Brive : ses mousses, ses lichens, ses hépatiques, ses grottes , c'est l'hiver...
Au creux de l'hiver, voici une invitation à sortir sa frimousse pour aller découvrir de la mousse et bien autres choses.
Voici quelques paysages à deux pas de la porte :
Ne chicanons pas, la double-porte n'a pas été franchie dans l'esprit de Killy, mais vers Labrousse de Brive même si la jungle n'est pas loin,
on n'est pas à la montagne.


Des bois sous l'éclairage hivernal où la lumière s'infiltre pour ne laisser aucun fût dans l'ombre.


Vers le point zéro de Brive, un vallon dans l'intimité méconnue de son territoire.

Mais vous me demandez , c'est quoi et c'est où le point zéro de Brive ? Est-ce que cela a un rapport avec le triple A (l'Absolue Analyse Autocratique) ?
Je réponds simplement : le point zéro de Brive est proche du point 194 ceint d'escarpements qui accueillent le refuge qui suit.
L'abri est gratuit dans les grottes mais la douche est froide, de quoi prendre quelques couleurs dans cet hôtel zéro étoiles.

Avec toutes ces explications, il est à espérer que vous ne soyez pas restés au point zéro, ni au point de non-retour sinon il y a l'alternative suivante
où sous l'abri rocheux l'eau est aussi courante.


Mes connaissances en Bryophytes étant bulbutiantes : j'ai du mal à choisir pour ce bonbon aux circonvulations gel menthe, entre Riccardia chamaedryfolia et
Pellia endiviifolia, toutes deux sympathiques hépatiques.


Anthoceros punctatus est une espèce annuelle que l'on trouve sur les falaises gréseuses humides.

De la famille des Anthocerotacées, l'Anthoceros punctatus est composé d'un thalle lobé au centre.
De ce thalle s'élèvent plusieurs sporophytes en forme de cornes plus ou moins perpendiculaires au thalle.

Pour en savoir on peut cliquer ici.
   
De la mousse et de la lumière d'hiver.

     
Un voyage interstellaire dans l'épaisseur d'une lame de glace, pas de quoi vous mettre bille en tête.

   
Terra incognita sur le grès briviste, au gré des rencontres.

   
Rien à voir avec la saison et à mon corps défendant,  je reste moi aussi sur la défensive.

Ce n'est pas la goutte d'eau qui fera déborder le vase, celle-ci s'apprête plutôt à éclore comme un bouton floral.


Retour dans le mur où le lichen Caloplaca s'étale en beauté comme son préfixe l'y pousse. 


Des plafonds très bas de plafond.

Deux photos un peu saturées pour faire ressortir ce qui est très caché : C'est à Brive, mais encore ?


Ce lichen aurait-il du plomb dans l'aile ?  Non !  C'est Pyrenula nitida qui sasse le temps comme le britannique tamise !


Vous connaissez maintenant Teloschistes chrysophthalmus : l'œil d'or sur coussin d'argent dans la quadrature du cercle briviste.


La thuidie sur lit de feuilles mortes avec le soupçon d'acidulé fourni par l'oxalis des bois est -il un classique de la table briviste ?


Voici donc une table briviste dans son alvéole gréseuse, il ne faut pas réserver à l'avance si on veut profiter de l'inconfort des lieux.



 Les lichens sont-ils des indicateurs du bon état de l'air ?


Le lichen au nez rouge, Cladonia pyxidata ou pas, de toute façon, le renne préfére se mettre à table avec le suivant.

Cladonia section cladina fournit la nourriture des rennes dont on connaît le panache et la rugosité.
Le genre Cladonia comprend de nombreuses espèces en France : une liste peut vous en persuader,
tirée elle-même, d'une base française comportant environ 3800 lichens.


En ce début janvier nous sommes allés photographier avec l'ami Pierre S. , Lobaria pulmonaria , ce grand lichen aime plutôt la Haute Corrèze,
c'était inattendu de le trouver si près de la ville, mais on sait que Brive à un côté montagnard qui est certes plus " tranchant " que la morne plaine
comme aurait pu dire un sans-culotte.

Voici un article de Pierre Athanaze concernant ce lichen particulier, celui-ci est  tiré de La lettre de Forêts Sauvages n° 2 - mai 2007
Forêts Sauvages - Chemin du Pont de la Chartreuse, 43700 Brives-Charensac  (tiens ! tiens ! y-aurait-il un autre Brive ?)

Un Lichen qui mérite toute votre attention : Lobaria pulmonaria

Les lichens restent encore très mal connus des forestiers, mais également des protecteurs de la Nature. C’est vraiment dommage car nombre d’entre eux sont de véritables indicateurs de la continuité forestière, de la qualité de l’air, voire même de la naturalité.

Mais il en est un qui a pourtant un peu plus les faveurs des coureurs de forêts, même s’ils ont peu de connaissances en lichénologie, il s’agit de Lobaria pulmonaria. Il faut dire qu’il est très facilement reconnaissable. Il s’agit un lichen corticole foliacé, c'est-à-dire en forme de lame plus ou moins lobée, qui forme un thalle de grande taille, pouvant atteindre 15 à 20 cm de diamètre. Il est attaché à son support (hêtre, érable…) par des «crampons» appelés rhizines qui sont situées sur la face inférieure de ses larges (5 à 10 mm) et longs (jusqu’à 7 cm) lobes. Ces mêmes faces sont parcourues par un réseau de cotes saillantes. Ce qui lui valu sont nom vernaculaire de «pulmonaire». De couleur vert-brun pale en période sèche, ce lichen devient vert très vif lorsqu’ il est mouillé, il est alors tout à fait remarquable.

Il faut quatre mois à Lobaria pulmonaria pour s’ancrer sur le tronc d’un arbre et le rendre résistant au lessivage due aux pluies. A deux ans et demi le thalle atteint la taille d’un millimètre carré. Au bout de quatre ans les premières soralies lui permettront une multiplication végétative. Il devra attendre l’âge de vingt ans pour qu’apparaissent les premières apothécies lui permettant alors la reproduction sexuée. Un thalle pourrait atteindre l’age canonique de 200 ans.

Le naturaliste aime généralement les raretés, et ça tombe bien, notre Lobaria en est une. il l’est même, malheureusement, de plus en plus. Il faut dire que ce lichen a tout de la diva. Il est tout autant admirable que difficile [capricieux ?...] quant à son environnement. Il n’aime pas qu’on vienne lui bouleverser son biotope par des interventions sylvicoles trop importantes, ni qu’on lui empoisonne son air. Nylander, botaniste finlandais qui résidait en France remarqua dès la moitié du XIXème siècle la disparition de certains lichens des grandes villes. Il notait toutefois que Lobaria pulmonaria était encore fréquent à cette époque dans la plupart des forêts européennes (Synopsis methodica lichenum Nylander 1858). Son déclin s’est alors accéléré, devenant une espèce de plus en plus rare.

L’une des causes majeures de la raréfaction de Lobaria pulmonaria est la dégradation de la qualité de l’air que nous respirons. Principalement le taux de dioxyde de soufre (également appelé anhydride sulfureux) qui a connu au cours des dernières décennies une inquiétante augmentation. Avec l’augmentation de ce polluant, Lobaria pulmonaria se dégrade fortement, provocant dans un premier temps la disparition des apothécies lui interdisant toute reproduction sexuée, puis entrainant sa disparition complète dès que le seuil de 30 μg/m3 de SO2 est atteint.

Autre cause majeure de la raréfaction de ce lichen, la gestion forestière quand, comme trop souvent, elle est trop radicale. Coupes rases et éclaircies trop marquées lui sont fatales. En forêt «gérées» il conviendrait de laisser des arbres âgés et une densité d’arbres lui conservant tout à la fois une forte humidité de l’air et une luminosité importante. Ce qui n’est malheureusement pas souvent le cas…

Un autre facteur qui pourrait expliquer le déclin de Lobaria pulmonaria, est le ramassage pour divers usages, notamment pour la pharmacopée, car il a longtemps été recommandé comme remède contre la tuberculose, l’asthme, diverses maladies pulmonaires, les hémorragies et même l’eczéma de la tête.

Le naturaliste aura pour Lobaria pulmonaria une attention toute particulière également parce qu’il est une «espèce repère» qui indique souvent par sa présence bien visible, celle d’autres lichens encore plus rares et beaucoup plus discret... Un lichen ne devant pas en cacher un autre, une prospection attentive et une protection des zones à Lobaria pulmonaria devraient être de mise.
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On peut au moins en conclure que certains coins retirés de Brive seraient complètement à l'abri du dioxyde de soufre, comme en témoigne également l'œil d'or
montré plus haut et qui étalonne aussi sévèrement la présence du SO2.



Voici une classification des bryophytes : On a pu voir quelques exemplaires dans les photos ci-dessus.

    Hepaticophyta (hépatiques), l'embranchement aux caractères les plus primitifs (6000 espèces environs)
        Marchantiopsida (hépatiques à thalle complexe)
        Jungermanniopsida (hépatiques à thalle simple ou à feuille; environ 4000 espèces)
    Anthocerotophyta (anthocérotes) petit embranchement voisin des hépatiques (une centaine d'espèces)
    Bryophyta (mousses), près de 10000 espèces en 3 classes
        Sphagnopsida (sphaignes)
        Andreaeopsida (andréales)
        Bryopsida (vraies mousses)

                       

Haut de page Page actualisée le 18 janvier 2012 / DG

LISTE DES CLADONIA EN FRANCE

Cladonia acuminata (Ach.) Norrl. v. acuminata
Cladonia arbuscula (Wallr.) Flot. ssp. arbuscula
Cladonia arbuscula ssp. mitis (Sandst.) Ruoss
Cladonia arbuscula ssp. squarrosa (Wallr.) Ruoss
Cladonia bacilliformis (Nyl.) Glück.
Cladonia bellidiflora (Ach.) Schaer.
Cladonia borealis S. Stenroos
Cladonia botrytes (K. G. Hagen) Willd.
Cladonia brevis (Sandst.) Sandst.
Cladonia caespiticia (Pers.) Flörke
Cladonia callosa Delise ex Harm.
Cladonia capitellata (Hook. f. et Taylor) C. Bab. v. capitellata
Cladonia cariosa (Ach.) Spreng.
Cladonia carneola (Fr.) Fr.
Cladonia cenotea (Ach.) Schaer.
Cladonia cervicornis (Ach.) Flot. ssp. cervicornis
Cladonia cervicornis ssp. pulvinata (Sandst.) Ahti
Cladonia cervicornis ssp. verticillata (Hoffm.) Ahti
Cladonia chlorophaea (Flörke ex Sommerf.) Spreng.
Cladonia ciliata Stirt. v. ciliata
Cladonia ciliata v. tenuis (Flörke) Ahti
Cladonia cinerascens Arnold
Cladonia coccifera (L.) Willd. v. coccifera
Cladonia coccifera v. asotea Ach.
Cladonia coniocraea (Flörke) Spreng.
Cladonia cornuta (L.) Hoffm. ssp. cornuta
Cladonia crispata (Ach.) Flot. v. crispata
Cladonia crispata v. cetrariiformis (Delise) Vain.
Cladonia crispata v. divulsa (Delise) Arnold
Cladonia crispata v. subracemosa Vain.
Cladonia cryptochlorophaea Asahina
Cladonia cyanipes (Sommerf.) Nyl.
Cladonia cyathomorpha Stirt. ex Walter Watson
Cladonia decorticata (Flörke) Spreng.
Cladonia deformis (L.) Hoffm.
Cladonia digitata (L.) Hoffm. v. digitata
Cladonia digitata v. ceruchoides Vain.
Cladonia diversa Asperges nom. invalid.
Cladonia ecmocyna Leight.
Cladonia fimbriata (L.) Fr.
Cladonia firma (Nyl.) Nyl.
Cladonia floerkeana (Fr.) Flörke v. floerkeana
Cladonia floerkeana v. chloroides (Flörke) Vain.
Cladonia foliacea (Huds.) Willd. ssp. foliacea
Cladonia foliacea ssp. endiviifolia (Dicks.) Boistel
Cladonia furcata (Huds.) Schrad. ssp. furcata v. furcata
Cladonia furcata ssp. furcata v. corymbosa (Ach.) Nyl.
Cladonia furcata ssp. furcata v. palamaea (Ach.) Nyl.
Cladonia furcata ssp. furcata v. pinnata (Flörke) Vain.
Cladonia furcata ssp. furcata v. racemosa (Hoffm.) Flörke
Cladonia furcata ssp. subrangiformis (Sandst.) Abbayes
Cladonia glauca Flörke (morpho. glauca)
Cladonia glauca (morpho. fruticulosa)
Cladonia gracilis (L.) Willd. ssp. gracilis
Cladonia gracilis ssp. turbinata (Ach.) Ahti
Cladonia grayi Merr. ex Sandst.
Cladonia humilis (With.) J. R. Laundon
Cladonia incrassata Flörke
Cladonia macilenta Hoffm. (chémomorpho. macilenta)
Cladonia macilenta Hoffm. (chémo. bacillaris)
Cladonia macilenta Hoffm. (morpho. corticata)
Cladonia macilenta Hoffm. (morpho. squamigera)
Cladonia macroceras (Delise) Hav.
Cladonia macrophylla (Schaer.) Stenh.
Cladonia macrophyllodes Nyl.
Cladonia mediterranea P. A. Duvign. et Abbayes
Cladonia merochlorophaea Asahina v. merochlorophaea
Cladonia merochlorophaea v. novochlorophaea Sipman
Cladonia monomorpha Aptroot, Sipman et van Herk
Cladonia norvegica Tønsberg et Holien
Cladonia ochrochlora Flörke
Cladonia parasitica (Hoffm.) Hoffm.
Cladonia peziziformis (With.) J. R. Laundon
Cladonia phyllophora Hoffm.
Cladonia pleurota (Flörke) Schaer.
Cladonia pocillum (Ach.) O.-J. Rich.
Cladonia polycarpoides Nyl.
Cladonia polydactyla (Flörke) Spreng.
Cladonia portentosa (Dufour) Coem.
Cladonia pouchetii M. Choisy
Cladonia pseudopityrea Vain.
Cladonia pyxidata (L.) Hoffm.
Cladonia ramulosa (With.) J. R. Laundon
Cladonia rangiferina (L.) Weber ex F. H. Wigg.
Cladonia rangiformis Hoffm. v. rangiformis
Cladonia rangiformis v. pungens (Ach.) Vain.
Cladonia rei Schaer.
Cladonia scabriuscula (Delise) Nyl.
Cladonia squamosa (Scop.) Hoffm. v. squamosa
Cladonia squamosa v. subsquamosa (Nyl. ex Leight.) Vain.
Cladonia stellaris (Opiz) Pouzar et Vězda
Cladonia strepsilis (Ach.) Grognot
Cladonia stygia (Fr.) Ruoss
Cladonia subcervicornis (Vain.) Kernst.
Cladonia subfurcata (Nyl.) Arnold
Cladonia subulata (L.) Weber ex F. H. Wigg. (chémomorpho. subulata)
Cladonia subulata (L.) Weber ex F. H. Wigg. (morpho. radiata)
Cladonia sulphurina (Michx.) Fr.
Cladonia symphycarpa (Flörke) Fr.
Cladonia trassii Ahti
Cladonia turgida Hoffm.
Cladonia uncialis (L.) Weber ex F. H. Wigg. ssp. uncialis
Cladonia uncialis ssp. biuncialis (Hoffm.) M. Choisy
Cladonia zopfii Vain.