Et puis lors de l'inventaire du samedi 2 juin qui s'est déroulé sur quelques coteaux de Brive, Olivier Nawrot du Conservatoire du Massif Central
nous a montré le troisième ornithope de Brive, hybride entre O. perpusillus et O. compressus.
Si l'Ornithopus perpusillus est commun presque partout en Limousin, par contre l'Ornithopus compressus est presque invisible sauf
sur les prairies sèches et bien exposées du sud de Brive où il se rencontre assez facilement, c'est une espèce patrimoniale de la commune.
L'hybride avait donc une chance d'être présent dans les zones où les deux espèces précédentes se côtoient, encore fallait-il connaître sa
"Flore Fournier "de fond en combles pour en savoir l'existence ou avoir les connaissances professionnelles d'Olivier.
En allant faire quelques photos de Ornithopus X martinii Giraudias (c'est le nom de l'hybride), nouvelle espèce donc pour le Limousin,
je suis tombé sur une quatrième espèce du genre Ornithopus.
Brive nous habitue, on le sait, à quelques facéties de ce genre : les coteaux de la ferme Rose nous présentent déjà le genre ! pas mauvais!
mais complet constituant les luzernes du Limousin sur quelques hectares, mais le coteau aux lupins fait mieux encore puisque il va nous présenter
le genre complet constituant les ornithopes du Limousin et ceci sur 4 mètres carrés. On peut trouver cela assez carré ! n'est-ce-pas ?
Avant de faire le point sur tous ces pieds-d'oiseau et leur mettre de beaux noms latins, voici à propos du lupin un article à paraître (sous toute réserve)
dans la lettre d'information du Conservatoire du Massif Central à propos du lupin briviste .
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Le Lupin à feuilles étroites (Lupinus angustifolius L. subsp. reticulatus (Desv.) Arcang.) réaffirme en 2012 sa présence à
Brive-la-Gaillarde, sur cinq zones du sud rural de la commune.
L'éminent archéologue de la ville : Ernest Rupin, également botaniste, était le dernier au début des années 1900 à mentionner
cette espèce dans la Région Limousin dans le même secteur.
Le territoire de Brive se déploie en une mosaïque de milieux naturels remarquables grâce à son climat, sa géologie variée et
le modelé particulier du relief. Les sols siliceux et sableux en sont un exemple, abritant un bon nombre d'annuelles dont
certaines se rarifient en France.
Sur les coteaux les mieux exposés, une flore souvent en limite nord de sa répartition, accroît encore la biodiversité
de la commune qui a pris soin de préserver ses espaces naturels.
Ce Lupin est en régression partout, aussi bien dans le Bassin de la Loire que dans la région méditerranéenne et
fait l'objet de protection dans cinq régions.
"
Revenons à nos moutons, je veux dire nos pieds-d'oiseau.
Si nos pieds n'avaient guère foulé cet espace caché et peu accessible il faut le dire, ceux des oiseaux ne connaissent pas
ce désagrément et ici sur quelques mètres carrées, il s'envole, non pas les oiseaux, mais le nombre des espèces de ce genre
appartenant aux Fabacées qu'on appelait jadis les Papilionacées.
Ci dessous 3 photos de l'ornithope le plus fréquent dans notre région vous sont présentées.
Pour chaque espèce j'ajouterai la description qu'en a fait Coste lorsqu'elle existe.
Nom actuel : Ornithopus perpusillus Linné
Nom présent dans la flore de Coste : Ornithopus perpusillus Linné
Description de Coste :
Plante de 10-30 cm., pubescente, étalée ou redressée ; feuilles supérieures sessiles, toutes à 5-12 paires de folioles ovales
ou oblongues et toutes stipulées ; fleurs d'un blanc mêlé de rose et de jaune, très petites (4-5 mm.), 3-8 sur des pédoncules
plus courts ou un peu plus longs que lu feuille ; feuille bractéale dépassant un peu les fleurs ; calice à dents 2-3 fois plus
courtes que le tube ; gousses étalées-dressées, un peu arquées, ridées en réseau, pubescentes ou glabrescentes, noirâtres à
la maturité, étranglées aux articulations, à bec droit et à peine plus court que le dernier article.
Lieux arides et sablonneux dans presque toute la France ; rare dans la région méditerranéenne ;
Corse. Europe occidentale et centrale, d'Espagne et d'Angleterre en Russie.
Le pied-d'oiseau comprimé est représenté lui aussi par trois photos :
Nom actuel : Ornithopus compressus Linné
Nom présent dans la flore de Coste : Ornithopus compressus Linné
Description de Coste :
Plante de 20-50 cm. velue-blanchâtre, étalée-diffuse ; feuilles, supérieures sessiles, toutes à 6-15 paires de
folioles ovales, la paire inférieure rapprochée de Ia tige ; stipules petites, les supérieures souvent nulles ;
fleurs jaunes, de 5-6 mm., 3-5 en ombelles entourées et dépassées par une feuille bractéale ; pédoncules égalant
puis dépassant la feuille ; calice à dents 1-2 fois plus courtes que le tube ; gousses à la fin pendantes, allongées,
linéaires-comprirnées, arquées, pubescentes, fortement striées-ridées, à 5-8 articles non contractés aux deux bouts,
le terminal atténué en bec crochu plus long que lui.
Lieux secs et sablonneux du Midi et de l'Ouest, des Basses-Pyrénées aux Alpes-Maritimes, à l'Aveyron, au Loiret,
à la Sarthe, au Morbihan ; Corse. Europe méridionale ; Asie occidentale ; Afrique septentrionale.
ou voir seulement l'exemplaire qui suit :
Pour l'Ornithope hybride entre compressus et perpusillus on peut consulter cet article
ou lire ce copié-collé qui donne une rapide description de l'hybride représenté par 4 photos par la suite.
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Obs. Avec O. perpusillus et compressus croît qqf. un hybride (O.
Martini Giraudias, Exsic. Soc. bot. Rochel. n» 759) qui diffère d'O.
compressus par ses pédonc. dépassant les feuil., d'O. perpusillus par
ses tiges très allongées, très diffuses, et des deux par ses fl. jaune-pàle
à étendard rayé de pourpre et par sa gousse en faux à 1-3 articles. —
J'ai semé cet hybride et j'en ai obtenu les 3 planter. — Voir Bull. soc.
bot Rochel. an! 1882, p. 21. (J. F.)
"
Le nom de l'hybride dans la nomenclature en cours du Muséum :
Ornithopus ×martinii Giraudias [1883, Bull. Soc. Rochel., 5 (1882) : 21-23] ; Giraudias ex Rouy [1899, Fl. Fr., 5 : 311] (O. compressus × perpusillus) Ga 3
On peut remarquer les caractères intermédiaires de l'hybride ( mais qui est une espèce reconnue) surtout quant
à la couleur des pétales de la fleur.
Enfin la surprise de la semaine, c'est donc la présence de cette quatrième espèce dans le genre qui semble fleurir plus tardivement.
Le Pied-d'oiseau penné présent dans le carré (magique) semble tout de même plus présent un peu plus bas sur le coteau,
où sa population se densifie et devient importante.
Existe-t-il sur les autres prairies sèches de Brive?, c'est une question qui se pose également pour l'hybride cité au dessus.
Le Pied-d'oiseau penné a fait l'objet de trois références pour la Région Limousin, mais celles-ci sont de vielles données historiques
antérieures aux années 1957 (référence CHLORIS)
Nom actuel : Ornithopus pinnatus (Miller) Druce
Nom présent dans la flore de Coste : Ornithopus ebracteatus Brot.
Description de Coste :
Plante de 10-50 cm., glabre ou à peine pubescente, verte, étalée-diffuse ; feuilles toutes pétiolées, à 3-6 paires de folioles
oblongues, assez écartées de la tige ; stipules très petites, les supérieures souvent nulles ; fleurs jeunes, de 6-8 mm.,
1-5 en ombelles non entourées de bractées ; pédoncules égalant environ la feuille ; calice longuement tabuleux,
à dents 4-6 fois plus courtes que le tube ; gousses étalées dressées, linéaires, peu comprimées, fortement arquées, glabres,
fortement ridées, à 5-10 articles non contractés aux deux bouts, le terminal brièvement mucroné.
Champs sablonneux de l'Ouest, depuis les Basses-Pyrénées et les Pyrénées-Orientales jusqu'au Loiret, à la Sarthe, aux Côtes-du-Nord ;
Var et Alpes-Maritimes ; Corse. Europe occidentale et méridionale, d'Angleterre aux côtes de l'Asie Mineure ; Afrique septentrionale.
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