Projet autour de la nature à l'école rurale des Vergnes de Brive
L'école des Vergnes isolée dans la vallée du ruisseau de la Planchetorte, est située à peu près à égale distance, correspondant à la circonférence d'un cercle de 1000 mètres de rayon, des agglomérats d'habitations suivants de Brive : le Chastanet, les Escrozes, Bellet, Laumont, le Peuch, le Varachoux et Marcillac.
C'est une belle école publique rurale de la ville de Brive construite en grès local dont la carrière est à deux pas dans la pente boisée au sud de l'établissement. Elle comporte deux salles de classes, un logement d'habitation et quelques annexes (garages et terrain enclos d'un mur de pierre).
Entourée de prairies utilisées pour l'élevage bovin, elle s'étend sur une pente douce exposée au nord-est sur des terres siliceuses moyennement humides.
Elle est occupée au cours de l'année scolaire par des classes vertes qui pratiquent surtout une activité printanière et occasionnellement par des manifestations diverses comme celles autour de la nature qui s'y sont déroulées les années passées.
La vallée du ruisseau de la Planchetorte est au cœur de l'espace rural de Brive qui se déploie au sud de la ville, un territoire qui a été l'objet d'une exploration ces dernières années pour évaluer la composition de son patrimoine naturel et ainsi aboutir au programme de préservation présenté par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin
(CREN) en cours de validation.

Situation de l'école des Vergnes


Escalier creusé dans la roche pour accéder à la grotte nichée dans la falaise.
De nombreuses cavités et grottes parsèment les falaises ou escarpements gréseux autour du site de l'école et nous rappellent que cette vallée a en mémoire une très lointaine occupation humaine : les hommes de la préhistoire ont occupé celle-ci pour sa capacité d'accueil et son relief favorable  pour garder les premier troupeaux des nomades.
Lieu réputé à l'étranger de la préhistoire européenne, cette notabilité de la vallée de Planchetorte reste parfois assez méconnue des habitants de la commune..
Lors du Moyen Age, des hommes ont aménagé quelques unes des alvéoles pour se préserver des multiples incursions qui se déroulaient pendant ces temps peu sûrs.
Un exemple de cette occupation qui se manifeste par un petit escalier, peut se voir à proximité de l'école dans une falaise au sud-est du hameau de Laumont.
Lorsque les arbres se sont dénudés, de belles grottes se remarquent facilement l'hiver dans la falaise située face à l'école, juste de l'autre côté du ruisseau de Planchetorte, au dessus du jardin de monsieur Chabanier qui travaille les terres de la ferme des Vergnes, à proximité de l'école.

L'école telle qu'elle apparaît en venant de l'aval de la vallée

Une vue depuis la prairie située immédiatement au sud de l'école.   
    
Argumentation pour défendre l'idée d'utiliser l'école des Vergnes de Brive autour d'un projet valorisant la nature de la commune et la capacité du projet de cristalliser des intérêts transversaux dans la vie de notre région:

  • C'est tout d'abord un espace public utilisé pour le déroulement de classes vertes : il y a donc naturellement ici une vocation pour devenir un lieu de connaissances et d'apprentissage de l'environnement.
  • Située en pleine nature au milieu d'une diversité remarquable qui s'exprime dans la biodiversité, la géologie, les paysages et types de terrains, les reliefs : pentes, vallons paisibles ou ravins humides, escarpements rocheux ou simplement affleurements aux sables secs ou plus humides, expositions variées favorables à des microclimats différents. De nombreuses mares ponctuent encore les prés, des zones humides de fond de vallon épongent le surplus des pluies, tout près de l'école des falaises suintantes accueillent des droséras :ces plantes carnivores qu'on attend plutôt dans les tourbières des hauts plateaux du Limousin. Les sommets calcaires et pelouses calcicoles si propices aux Orchidées sont atteintes en ½ h de marche, toutes ces particularités sont visibles dans un rayon inférieur à 2 km à partir de l'école.
  • Quoique baignée dans ce bel environnement, l'école est située à seulement 6 km de la gare de Brive, à proximité donc d'une agglomération qui connait le développement le plus important en région Limousin.Cette école vouée à la nature, en amont du golf de Brive et de son agrandissement probable, apparaît comme un complément ou un contrebalancement naturel dans l'utilisation de la vallée de Planchetorte.
  • Près de Limoges, à 120 km de Planchetorte, il existe le Centre Nature "La Loutre", un service d'éducation à l'environnement de Limousin-Nature, un centre bien éloigné de Brive qui bénéficie pourtant d'un environnement spécifique et varié, différent de celui de Limoges grâce par exemple à la proximité des Causses, l'attrait de la ville s'exerçant aussi sur les départements voisins du Lot et de la Dordogne, comme sûrement le serait la destination de son Centre Nature à l'école des Vergnes.
  • L'école est certainement sous utilisée pour l'instant ( je ne sais pas dans quelle proportion par rapport à une exploitation optimale), mais les frais dépensés pour la maintenir en l'état existent et pourraient être judicieusement utilisés pour que plusieurs types d'activités s'y déroulent.
  • L'école des Vergnes deviendrait la vitrine du patrimoine naturel et semi naturel de la ville de Brive : une exposition permanente s'y tenant avec des panneaux explicatifs des différents milieux, des photographies et divers autres documents, dont ceux produits ces trois dernières années par notre association «  le Jardin sauvage du riant Portail «  à l'occasion des expositions qu'elle a mené.
  • Un centre pour la protection de la nature appelé CPN, pourrait y tenir des ateliers et ses activités : un projet qui peut être mené à bien par l'un de nos adhérents, jeune professeur de biologie, nouvel arrivant dans notre région et motivé pour animer celui-ci. On devine aussi tout la convergence d'intérêt sur le plan du matériel utilisable (microscopes, lunettes d'observation ...) pour ce genre d'activités essentiellement tournées vers le jeune public et dans un lieu voué par sa destination à le recevoir. Pour quelques renseignements concernant les CPN, on peut aller consulter le site web: http://www.fcpn.org
  • Notre association peut aussi y déclarer son siège ou y tenir une permanence, créer et alimenter une bibliothèque tournée vers la nature, une partie de ses activités peut s'y dérouler ou partir de là. Cette proposition peut s'étendre à toutes autres associations étudiant ou agissant sur une partie de la nature dans le but de la préserver.
  • Dernièrement la SNCF régionale nous a contacté pour trouver des sorties nature à proximité d'une gare en souhaitant aider les scolaires du Limousin par un tarif symbolique, au moins dans cette première phase, à découvrir un environnement riche et varié, et l'existence d'un lieu comme l'école des Verges dédiée à la nature serait un point de chute idéal.
  • Des manifestations unissant sciences et nature peuvent permettre la rencontre entre les différents acteurs de la société locale sans oublier aussi le centre culturel de Brive qui au travers des Treize Arches peut être intéressé pour présenter son approche culturelle de la nature.
  • La transversalité s'inscrit comme une nécessité de fonctionnement des sociétés en cette période où les crédits se reduisent, il faut aujourd'hui préserver les ressources et imaginer une manière de fonctionner plus économe, approche que proposent aussi les Agendas 21 : celui de Brive est justement en gestation et à la recherche d'initiative locale. Cette transversalité qui s'exerce dans des activités ou dans des préoccupations qui pouvaient jadis paraître éloignées, est aussi un moyen de revitaliser le débat local et peut aussi apparaître comme un renforcement de la cohésion sociale.
  • L'école est située dans un environnement favorable à une découverte approfondie de la nature grâce aux sentiers existants dans ce secteur et avec un bon potentiel de création à partir de l'école pour approcher de près les divers éléments de cette nature.
  • La vie paysanne perdure encore à proximité (ferme de monsieur Chanabier, d'autres à Bellet ou au Peuch ), avec des pratiques d'exploitation qui deviennent rares en France comme l'utilisation de prairies de fauche, ou pour la région, la culture de la vigne, une pratique encore assez vivace sur Brive. Pourquoi ne pas associer quelques uns de ces exploitants agricoles pour agrandir la panoplie des activités de découvertes que proposerait le centre ?
  • Un enclos assez grand, fermé par un mur en grès, entoure l'école et on peut aussi envisager de réaliser dans l'espace disponible un jardin botanique pour accueillir quelques unes des plantes emblématiques du territoire de la commune mais aussi attirer les insectes dont les nombreux papillons qui parcourent la vallée. Avec au moins 48 espèces botaniques protégées pour l'instant, mais ce nombre pourrait doubler avec les inventaires effectués ces dernières années, la commune est un fleuron de la flore française.


Brive par ses avantages naturels qu'ils soient géographiques, géologiques, morphologiques, climatiques offre une concentration de différents milieux favorable à l'expression d'une des plus belles biodiversités de nos plaines et collines en France, cette proximité on le sait est un gage de variabilité dans les espèces qui est nécessaire dans l'évolution darwinienne de celles-ci et bénéfique pour leur survie, non seulement il eût été dommage de négliger cette situation au niveau du Plan Local d'Urbanisme (mais heureusement le nouveau plan, bientôt entériné, doit prendre en compte le projet de préservation élaboré par le CREN), mais il y a aussi là une belle opportunité qui s'offre à l'économie de Brive de pouvoir prétendre accueillir un jour des études sur l'évolution de la biodiversité et de ses interactions fines et complexes : un ensemble de préoccupations qui deviendront  majeures et nécessaires pour l'avenir de l'humanité.
Même si aucun projet scientifique de cette sorte ne soit en cours, commencer et créer une « maison-école de la nature »  où se manifeste ce désir de connaître et comprendre la nature dans sa biodiversité est un germe à ne pas négliger, un ensemencement pour que l'idée se développe dans les esprits.


Cette première argumentation nécessite de plus amples informations : une visite de l'école plus approfondie délimiterait mieux sa capacité d'offrir et d'accueillir le projet, de mieux cerner également les difficultés matérielles qui pourraient se cacher derrière les murs.
Rencontrer les responsables assumant la gestion de l'établissement éclaircirait les difficultés administratives pouvant se profiler devant le projet et mieux juger de la transversalité possible dans l'action des différentes parties concernées.

Dominique Gaudefroy, de l'association naturaliste  « le Jardin sauvage du riant Portail «  le  mardi 4 janvier 2011