Projet autour de la nature à l'école rurale des Vergnes de Brive |
L'école des Vergnes isolée dans la vallée du ruisseau de la Planchetorte, est située à
peu près à égale distance, correspondant à la circonférence d'un
cercle de 1000 mètres de rayon, des agglomérats d'habitations suivants de Brive :
le Chastanet, les Escrozes, Bellet, Laumont, le Peuch, le Varachoux et
Marcillac. C'est une belle école publique rurale de la ville de
Brive construite en grès local dont la carrière est à deux pas dans
la pente boisée au sud de l'établissement. Elle comporte deux salles de
classes, un logement d'habitation et quelques annexes (garages et
terrain enclos d'un mur de pierre). Entourée de prairies utilisées
pour l'élevage bovin, elle s'étend sur une pente douce exposée au
nord-est sur des terres siliceuses moyennement humides. Elle est occupée au cours de l'année scolaire par des classes
vertes qui pratiquent surtout une activité printanière et occasionnellement
par des manifestations diverses comme celles autour de la nature qui
s'y sont déroulées les années passées. La vallée du ruisseau de la
Planchetorte est au cœur de l'espace rural de Brive qui se déploie au
sud de la ville, un territoire qui a été l'objet d'une exploration ces
dernières années pour évaluer la composition de son patrimoine naturel
et ainsi aboutir au programme de préservation présenté par le
Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin (CREN) en cours de
validation. | Situation de l'école des Vergnes |
Argumentation
pour défendre l'idée d'utiliser l'école des Vergnes de Brive autour
d'un projet valorisant la nature de la commune et la capacité du projet
de cristalliser des intérêts transversaux dans la vie de notre région:
- C'est
tout d'abord un espace public utilisé pour le déroulement de
classes vertes : il y a donc naturellement ici une vocation pour
devenir un lieu de connaissances et d'apprentissage de l'environnement.
- Située
en pleine nature au milieu d'une diversité remarquable qui s'exprime
dans la biodiversité, la géologie, les paysages
et types de terrains, les reliefs : pentes, vallons paisibles ou
ravins humides, escarpements rocheux ou simplement affleurements aux
sables secs ou plus humides, expositions variées favorables à des
microclimats différents. De nombreuses mares ponctuent encore les prés,
des zones humides de fond de vallon épongent le surplus des pluies,
tout près de l'école des falaises suintantes accueillent des droséras
:ces plantes carnivores qu'on attend plutôt dans les tourbières des
hauts plateaux du Limousin. Les sommets calcaires et pelouses
calcicoles si propices aux Orchidées sont atteintes en ½ h de marche,
toutes ces particularités sont visibles dans un rayon inférieur à 2 km
à
partir de l'école.
- Quoique baignée dans ce bel
environnement, l'école est située à seulement 6
km de la gare de Brive,
à proximité donc d'une agglomération qui connait le
développement le plus important en région Limousin.Cette école vouée à
la nature, en amont du golf de Brive et de son agrandissement probable,
apparaît comme un complément ou un contrebalancement naturel dans l'utilisation de la vallée de Planchetorte.
- Près de Limoges, à 120 km de Planchetorte, il existe le Centre Nature "La Loutre", un service d'éducation à l'environnement
de Limousin-Nature, un centre bien éloigné de Brive qui bénéficie
pourtant d'un environnement spécifique et varié, différent de celui de
Limoges grâce par exemple à la proximité des Causses, l'attrait de la
ville s'exerçant aussi sur les départements voisins du Lot et de la
Dordogne, comme sûrement le serait la destination de son Centre Nature à l'école des Vergnes.
- L'école
est certainement sous utilisée pour l'instant ( je ne sais pas dans
quelle proportion par rapport à une exploitation optimale), mais les
frais dépensés pour la maintenir en l'état existent et pourraient être
judicieusement utilisés pour que plusieurs types d'activités s'y
déroulent.
- L'école des Vergnes deviendrait la
vitrine du patrimoine naturel et semi naturel de la ville de Brive :
une exposition permanente s'y tenant avec des panneaux explicatifs des
différents milieux, des photographies et divers autres documents, dont
ceux produits ces trois dernières années par notre association «
le Jardin sauvage du riant Portail « à l'occasion des expositions
qu'elle a mené.
- Un centre pour la protection de la
nature appelé CPN, pourrait y tenir des ateliers et ses activités : un
projet qui peut être mené à bien par l'un de nos adhérents, jeune
professeur de biologie, nouvel arrivant dans notre région et motivé
pour animer celui-ci. On devine aussi tout la convergence d'intérêt sur
le plan du matériel utilisable (microscopes, lunettes d'observation
...) pour ce genre d'activités essentiellement tournées vers le jeune
public et dans un lieu voué par sa destination à le recevoir. Pour
quelques renseignements concernant les CPN, on peut aller consulter le site web:
http://www.fcpn.org
- Notre association peut aussi y
déclarer son siège ou y tenir une permanence,
créer et alimenter une
bibliothèque tournée vers la nature, une partie de ses activités peut
s'y dérouler ou partir de là. Cette proposition peut s'étendre à toutes
autres associations étudiant ou agissant sur une partie de la nature
dans le but de la préserver.
- Dernièrement la SNCF
régionale nous a contacté pour trouver des sorties nature à proximité
d'une gare en souhaitant aider les scolaires du Limousin par un tarif
symbolique, au moins dans cette première phase, à découvrir un
environnement riche et varié, et l'existence d'un lieu comme l'école
des Verges dédiée à la nature serait un point de chute idéal.
- Des manifestations unissant sciences et nature peuvent permettre la rencontre entre
les différents acteurs de la société locale sans oublier aussi le
centre culturel de Brive qui au travers des Treize Arches peut être
intéressé pour présenter son approche culturelle de la nature.
- La
transversalité s'inscrit comme une nécessité de fonctionnement des
sociétés en cette période où les crédits se reduisent, il faut
aujourd'hui préserver les ressources et imaginer une manière de
fonctionner plus
économe, approche que proposent aussi les Agendas 21 : celui de Brive
est
justement en gestation et à la recherche d'initiative locale. Cette
transversalité qui s'exerce dans des activités ou dans des
préoccupations qui pouvaient jadis paraître éloignées, est aussi un
moyen de revitaliser le débat local et peut aussi apparaître comme un
renforcement de la cohésion sociale.
- L'école est
située dans un environnement favorable à une découverte approfondie de
la nature grâce aux sentiers existants
dans ce secteur et avec un bon potentiel de création à partir de
l'école pour approcher de près les divers éléments de cette nature.
- La vie paysanne perdure
encore à proximité (ferme de monsieur Chanabier, d'autres à Bellet ou
au Peuch ), avec des pratiques d'exploitation qui deviennent rares
en France comme l'utilisation de prairies de fauche, ou pour la région,
la culture de la vigne, une pratique encore assez vivace sur Brive.
Pourquoi ne pas associer quelques uns de ces exploitants agricoles pour
agrandir la panoplie des activités de découvertes que proposerait le
centre ?
- Un enclos assez grand, fermé par un mur en
grès, entoure l'école et on peut aussi envisager de réaliser dans
l'espace disponible un jardin botanique pour accueillir quelques unes
des plantes emblématiques du territoire de la commune mais aussi
attirer les insectes dont les nombreux papillons qui parcourent la
vallée. Avec au moins 48 espèces botaniques protégées pour l'instant,
mais ce nombre pourrait doubler avec les inventaires effectués ces
dernières années, la commune est un fleuron de la flore française.
Brive
par ses avantages naturels qu'ils soient géographiques, géologiques,
morphologiques, climatiques offre une concentration de différents
milieux favorable à l'expression d'une des plus belles biodiversités de
nos plaines et collines en France, cette proximité on le sait est un
gage de variabilité dans les espèces qui est nécessaire dans
l'évolution darwinienne de celles-ci et bénéfique pour leur survie,
non seulement il eût été dommage de négliger cette situation au niveau
du Plan Local d'Urbanisme (mais heureusement le nouveau plan, bientôt
entériné, doit prendre en compte le projet de préservation élaboré par
le CREN), mais il y a aussi là une belle opportunité qui s'offre
à l'économie de Brive de pouvoir prétendre accueillir un jour des
études sur l'évolution de la biodiversité et de ses interactions fines
et complexes : un ensemble de préoccupations qui deviendront
majeures et nécessaires pour l'avenir de l'humanité. Même si aucun
projet scientifique de cette sorte ne soit en cours, commencer et créer
une « maison-école de la nature » où se manifeste ce désir
de connaître et comprendre la nature dans sa biodiversité est un germe
à ne pas négliger, un ensemencement pour que l'idée se développe dans
les esprits.
Cette
première argumentation nécessite de plus amples informations : une
visite de l'école plus approfondie délimiterait mieux sa capacité
d'offrir et d'accueillir le projet, de mieux cerner également les
difficultés matérielles qui pourraient se cacher derrière les murs. Rencontrer
les responsables assumant la gestion de l'établissement éclaircirait
les difficultés administratives pouvant se profiler devant le projet et
mieux juger de la transversalité possible dans l'action des différentes
parties concernées.
Dominique Gaudefroy, de
l'association naturaliste « le Jardin sauvage du riant
Portail « le mardi 4 janvier 2011
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