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 Jardin sauvage
La sortie du 24 mai 2010 de Planchetorte à Chèvrecujols :
Le Ramoneur et la Panthère
La Roussette et la Turquoise
La vie en rose
 
  

L'Ophrys a eu le bourdon en cette fin de mai un peu trop sec, mais pas de quoi prendre la mouche et faire la bécasse sinon on récolte des abeilles, alors tant pis pour les Orchidées du Pied-du-Causse vers Champ, notre objectif de départ fut changé et nous avons parcouru des vallons frais et humides où l'Orchis à fleurs lâches était à l'aise pour s'épanouir au milieu des hautes herbes puis le petit désert de Brive dans son décor minéral et gréseux , puis des landes sèches où l'Hélianthème en ombelles cache son secret en nous murmurant pourquoi ici et nulle part ailleurs avec quelques compagnons ailés (faire la liaison)  dont on va parler plus loin.
Le bois aux bancs sculptés hésitait encore entre l'humidité des marnes voisines et la sécheresse des terres siliceuses et sableuses du trias de Brive en nous permettant ainsi d'offrir une végétation étonnante pour notre région.
Un saut de plus, et les marnes de Chèvrecujols nous accueillent en même temps que le Tétragonolobe maritime loin de ses rivages habituels mais avec l'entêtant parfum du Genêt d'Espagne qui profite de l'abandon des terres pour imposer sa silhouette jonciforme de fabacée conquérante.
Si la Roussette et la Turquoise aiment papilionner dans la chaleur de la prairie siliceuse, le Ramoneur et la Panthère cachent leurs activités dans les chemins obscurs à l'abri de la frondaison arbustive.
 


Une Ophrys scolopax qui prend le bourdon justement, du côté de Chévrecujols
La photo n'étant pas un montage, on peut noter la grande différence entre deux
 fleurs d'une même plante.

En dessous l'Epeire feuille de Chêne ou Epeire des bois (Aculepeira ceropegia), croisée peu avant le désert minéral de Brive, solitaire et décorative , moins sollicitée que la voisine ( Micrommata ligurina) qui a elle, son mâle en patience sur le dos.
Le Ramoneur a les yeux bleus et la Panthère n'est pas immaculée, ces deux papillons fréquentent  assidument ensemble les chemins boisés et les lisières ombragées de notre région durant cette courte période de mi-printemps.
Le Ramoneur (Odezia atrata)  dit aussi le Tanagre du Cerfeuil
La Panthère (Pseudopanthera macularia)
Est-ce le Ramoneur tout de suie vétu (ci-contre) qui effraie notre coléoptère ?

En tous cas, cela ne gêne pas les Zygènes, loin de la Filipendule nourricière.
Laissons tranquilles  Zygaena filipendulae (ou mieux Zygène du Pied-de-Poule) pour faire connaissance avec quelques éléments de cette famille (Zygaenidae) très colorée pour échapper sans doute aux appétits des prédateurs de toute sorte  avec au dessous de gauche à droite : la Zygène de la petite Coronille (Zygaena fausta) , rencontrée chez nous à proximité de l'Hippocrépis à toupet: une fabacée très commune sur les terrains calcaires  et l'autre zygène qui est peut- être la Zygène de la gesse  (Zygaena romeo) , rencontrée cette dernière semaine de mai dans la zone de la vallée sèche de la Couze en limite nord de sa répartition française . 
Toutes les Zygènes ne sont pas rouges dans notre secteur :  le genre Adscita varie du turquoise à l'émeraude qui devrait pas vous laisser de pierre.
A droite, la Goutte-de-sang (Tyria jacobaea) malgré ses couleurs n'appartient pas aux Zygènes, sa chenille s'installe volontiers sur le Sénéçon jacobée: plante commune du sud corrézien.
Le Sylvain azuré (Limenitis reducta = Azuritis reducta ) fait aussi ses premières sorties, ici tendu vers son
destin fugace et  incertain de papillon.


A vous de choisir : La Roussette et la Turquoise dans le  style " le corbeau et le renard " ou bien pire dans le genre roman noir : la Bordure ensanglantée et le Pro(s)cris de l'Oseille .
La Roussette nous conduit à une autre rousse, la Néottie nid-d'oiseau (Neottia nidus-avis), ci-contre  qui fleurit au sud de la commune de Brive vers le petit village de Peyrebrune.


Et cela aussi nous mène à la un peu moins rousse Orobanche des genêts (Orobanche rapum-genistae) au dessous  fréquentant les landes et qu'il ne faut pas confondre avec une Orchidée telle la Néottie.



Le Lychnide fleur-de-coucou (Silene flos-cuculi) à gauche étant ordinairement rose, a été chez nous blanchi  de tout amalgame avec le Coucou  qui lui , ne se gène pas pour occuper le nid des autres sauf peut-être le nid d'oiseau de la Néottie du dessus.
Vous avez entendu parler des apéros géants : ce degré ultime de la rencontre frappe aussi les bêtes comme on peut le voir sur les quelques clichés qui suivent :

L'Oxythyrea funesta, cette funeste Cétoine n'effeuille pas que la Marguerite qu'elle soit à poil ou pas.


Mais que fait la police : les gendarmes s'affairent pourtant ....
Donatia versicolor :




Sur la place centrale du Souci d'eau, la fête bat son plein  dans une ronde infernale : l'apéro géant ou pas, rend rond et  l'abus des verres déverse les Donaties dans des coloris renversants.

Loin de l'agitation et du souci ( d'eau), le  Petit collier argenté (Boloria selene)  est au repos sur les
premières fleurs du très piquant Cirse des marais appelé aussi Baton du diable.

Voici la vie en rose Knautie des bois pour une rencontre aux points entre deux espèces bien pourvues de ce côté là : une juxtaposition venue à point également  pour votre preneur de vue qui peut exprimer là l'amplitude écologique de notre secteur: la Zygène de l'hippocrépis est méridionale et vit sur le coteau bien exposé et la Trichie (Trichius zonatus) est un coléoptère qui préfère la fraîcheur des fonds de vallées ou des montagnes en gardant d'ailleurs sa parure laineuse, pourtant ces deux espèces ont trouvé là  tout de même un terrain d'entente dans le sofa des corolles délicatement roses de la Knautia maxima perdue dans la clairière centrale du vallon protégé de la Couze souterraine.

Retour en haut de pageDG ; Page actualisée le 29 mai 2010.