Dimanche
3 juillet : le Jardin sauvage est sorti du 1-9 pour un 2-4 tout proche en
arpentant le coteau de l'Escaleyrou qui domine la vallée de la
Vézère entre Condat et Aubas. L'Escaleyrou est une croupe calcaire se partageant d'une part, vers
le sommet, en pelouses herbeuses et buissonneuses et vers le pied sur le
talus nord, en forêt gardienne de fraîcheur nécessaire pour voir
fleurir les Epipactis d'été. Ce
coteau voit sa végétation plutôt bien
résister à la sécheresse que connaît notre pays depuis plusieurs mois,
comparativement au causse corrézien plus près de chez nous.L'Ononis striata nous accueille dès les premiers pas effectués sur le sommet de cette ZNIEFF, abondante ici , cette espèce est bien plus rare en Corrèze et fait l'objet d'une inscription nationale au livre rouge de la flore menacée.
L'Ail à tête ronde se tient au sommet de la friche. L'Inule des montagnes est en pleine floraison sur cette colline alors que quelques kilomètres plus à l'est en Corrèze, c'était un mois aupravant. Cette floraison plus tardive révèle-t-elle un substrat plus frais ou moins desséchant ? qui permet par exemple de trouver l'Alisier blanc ( Sorbus aria) rencontré habituellement sur la Montagne Limousine et que l'on peut voiren photo en dessous. Des sorbes qui devraient rougir durant l'été. La Centaurée scabieuse se retrouve sans un seul insecte pour la visiter, pourtant ce dimanche, il y avait du monde sur cette espèce. Le Lin à feuilles de Salsola est à l'aise dans son habitat exclusif , en l'occurence des pelouses calcaires et arides. L'Herbe à l'esquinancie ( Gallium cynanchica) accompagne la précédente pour les mêmes raisons. L'esquinancie évoque les affections de la gorge que cette plante était supposée en soulager les maux. Il a la même origine qu'esquinter qui vient, selon le Petit
Robert, du Provençal "esquinta" signifiant "déchirer" et venant lui-même
du Latin "exquintare", "couper en cinq"...
Le Millepertuis des montagnes se refuge dans cette zone plus fraîche du pied de la colline, avec les épipactis que l'on peut voir par la suite. Les sépales de cette espèce sont ponctués de glandes noires caractéristiques. L'Ibéris amer est disséminé, ici, comme sur les coteaux autour de la Couze. Le zygène ( fausta ? ) s'est fait une décoloration pour visiter l'Inule. Le maître des lieux : le Demi-deuil est omniprésent sur les centaurées scabieuses. Le Silène (Brintesia circe) est un grand papillon très foncé en vol, mais barré de blanc qui permet sa reconnaissance. L'Agreste (Hipparchia semele), au dessous, est plus petit en envergure que le précédent mais l'accompagne sur ces pelouses arides. Pris un moment pour le Syvandre (Hipparchia fagi) qui est plus commun et qui ressemble beaucoup au Silène; ce papillon est considéré plus ou moins comme disparu dans des régions voisines (Poitou-Charentes)
Le Fumana fausse bruyère ( Fumana ericoides) est en limite septentrionale de sa répartition nationale. Plante dressée contrairement au proche Fumana couché qui fréquente les marnes très sèches de Brive.Le Térébinthe ( Pistacia terebinthus) au fruits veloutés et rougeâtres, s'ajoute à la longue liste des espèces sur cette Z.N.I.E.F.F. exceptionnelle, à la limite de leur extension septentrionale. A gauche l'Euphorbe de Séguier est dispersée dans les plaines calcaires de notre pays, mais à droite l'Alisier blanc ou Allouchier, passe plutôt pour une montagnarde habituelle, cela ne les empêche pas de se côtoyer ici, sur ce substrat certainement très original.
Punaise ! une autre rencontre que je vous laisse le soin de dénommer !
La Phalangère rameuse fourmille aussi sur ces coteaux propices.
Un feuillage, qui malgré quelques vagues souvenirs, est resté dans l'ombre de la méconnaissance.
Pour l'ami Pierre qui aime les insectes, le Chlorophorus trifasciatus, un longicorne pas très bien connu par notre groupe.
Aucune lassitude pour admirer les zygènes.
Trinia glauca : petite ombellifère qui pourrait être confondue avec le Séséli des montagnes qui fréquente lui aussi les coteaux arides et méridionaux du 19.
Zygaena fausta en version moins décoloré : un zygène assez ébouriffant avec sa houppe rouge juste au dessus de la tête.
La Thécla des nerpruns (Satyrium spini), rare mais très logiquement présente quant on a vu sur ce coteau, la majorité des nerpruns français représentés avec : Rhamus alaternus , alpina, cathartica; (nerprun = rhamnus)
Deux des cinq Epipactis de nos régions étaient visibles au pied boisé de ce coteau, au milieu des Digitales jaunes depuis un moment défleuries. A
gauche l'Epipactis helleborine développe dans ce secteur de longues
hampes florales qui dépassent les 60 cm., et à droite se trouve l'Epipactis
brun pourpre qui snobe un peu notre département, contrairement à sa
voisine bien accomodante avec le climat corrézien; pour l'humour corrézien, en vogue depuis peu, par contre là, on ne sait pas. Il me reste juste le " taon " de pondre rapidement une petite image finale avant de conclure cette longue journée. ( La bestiole du dessus venant de déposer un oeuf rond et blanc, ressemble pas mal aux espèces de
la famille des Tabanidae (les taons), mais après réflexion,
j'irai bien voir du côté des Bombyliidae à petite trompe, et peut être roder autour des Villa (s (sp) ) ) ( fermons la bonne parenthèse ). Si
je propose Villa hottentotta qui se traduit par " maison hottentote " ,
je pense être peu crédible n'est-ce-pas ?, pourtant j'en reste là et devant la fatigue, je file au lit. Filolie plus ou moins grande selon le lieu, mais toujours périgourdine .
Avant de m'endormir, voici une liste botanique des espèces repérées sur l'Escaleyrou et qui sont déterminantes pour la ZNIEFF.
Juniperus communis L. Acer monspessulanum L. Aquilegia vulgaris L. Arenaria grandiflora L. Argyrolobium zanonii (Turra) P.W.Ball subsp. zanonii Astragalus monspessulanus L. Biscutella laevigata L. Campanula persicifolia L. Carpinus betulus L. Conopodium majus (Gouan) Loret Digitalis lutea L. Euphorbia seguieriana Neck. subsp. seguieriana Euphorbia seguieriana Neck. Fagus sylvatica L Filipendula vulgaris Moench Frangula dodonei Ard. subsp. dodonei Galium timeroyi Jord. Globularia vulgaris L. Helleborus foetidus L. Hypericum hirsutum L. Inula montana L. Laserpitium latifolium L. Lathyrus linifolius (Reichard) Bässler subsp. montanus (Bernh.) Bässler Lathyrus pannonicus (Jacq.) Garcke Lavandula latifolia Medik. Leuzea conifera (L.) DC. Linum catharticum L. Linum suffruticosum L. subsp. appressum (Caball.) Rivas Mart. Lonicera etrusca Santi Lonicera xylosteum L. Melampyrum cristatum L. Melittis melissophyllum L. Odontites luteus (L.) Clairv. Ononis striata Gouan Polygala calcarea F.W.Schultz Prunus mahaleb L. Quercus pubescens Willd. subsp. lanuginosa (Lam.) O.Schwarz [nom. cons.] Quercus robur L. subsp. robur Ranunculus gramineus L. Rhamnus alaternus L. Rhamnus alpina L. Rhamnus cathartica L. Sedum anopetalum DC. Sideritis hyssopifolia L. Sorbus aria (L.) Crantz Sorbus torminalis (L.) Crantz Spiraea hypericifolia L. subsp. obovata (Willd.) H.Huber Stachys alpina L. Tanacetum corymbosum (L.) Sch.Bip. subsp. corymbosum Teucrium chamaedrys L. Teucrium montanum L. Thesium divaricatum Jan ex Mert. & W.D.J.Koch Thesium humifusum DC. Trinia glauca (L.) Dumort. subsp. glauca Viburnum lantana L. Monocotyledones (Monocotylédones) Brachypodium distachyon (L.) P.Beauv. Brachypodium pinnatum (L.) P.Beauv. Carex flacca Schreb. subsp. flacca Cephalanthera longifolia (L.) Fritsch Cephalanthera rubra (L.) Rich. Convallaria majalis L. Dactylorhiza maculata (L.) Soó subsp. maculata Epipactis helleborine (L.) Crantz Festuca duriuscula Lam. Koeleria vallesiana (Honck.) Gaudin Melica uniflora Retz. Ophrys scolopax Cav. Orchis militaris L. Orchis simia Lam. Polygonatum odoratum (Mill.) Druce Sesleria caerulea (L.) Ard.
Page actualisée le 5 juillet 2011 / DG
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