Association naturaliste du Sud-Corrèze " le Jardin sauvage "

Session nature
dans le Parc naturel régional des Causses du Quercy

du samedi 28 mai au samedi 4 juin
   www.jardinsauvage.fr 
 créé en 2008

Le gîte de Bédenat à Fontanes-du-Causse s'est révélé agréable, spacieux et confortable pour accueillir une vingtaine de personnes de notre association
qui se sont succédées pour assister à plusieurs sorties programmées dans ce secteur du département du Lot,
au cœur du Parc naturel régional des Causses du Quercy.


Samedi 28 juin, j’arrive avec ma « némo » bien chargée vers 10 h 45 à Fontanes.
Jje sais depuis peu que nous pourrons nous installer dans le grand gîte dès ce midi,
ce qui est contraire à l’information publiée précédemment.
Des orages sont prévus pour cette journée, mais pour l’instant l’air est calme 
et les premiers participants arrivent au rendez-vous près de l’église du village. 
Cathie et Bernard sont déjà là. 
J’en profite pour aller au gîte décharger la voiture et bientôt Hervé, Martine et Véronique, 
puis Colette, Pierre et Isabelle en covoiturage depuis Brive, enfin Nelly et Sylviane, 
sont réunis pour un premier pique-nique sous l'ombrage des tilleuls.
Nous y renonçons facilement
au vu de la commodité de la terrasse du gîte qui est maintenant disponible.

Le gîte étonne par son espace agréable et parait adapté à la vie collective.
Chacun range ses affaires et le réfrigérateur se remplit rapidement de victuailles 
qui vont permettre de tenir bon dans ce lieu éloigné de points de ravitaillement.

Cette région de Fontanes et de Lunegarde est l’un des rares triangles noirs de France, 
il n’y pratiquement pas d’autres habitats dispersés que les bourgs des communes,
la densité avec 7 âmes au km2 est l’une des plus faibles dans les campagnes de notre pays.

Il est 15 h, nous partons à pied du gîte pour faire connaissance avec cet espace vide d’hommes 
et sans doute favorable à la vie sauvage. 

La forêt de la Braunhie (prononcer brôgne) commence tout près vers l’est et s’étend sur ce bombement du Causse
que l’on devine en arrivant depuis Rocamadour qui blottit sa renommée dans la falaise 20 km plus au nord.

Déjà les nombreuses orchis simiesques d’apparence et simia pour dénominatif latin nous épatent par leur nombre.
Photo : Laurence D. >>

C'est une espèce difficilement observable en Corrèze, la végétation caussenarde nous est tout de même familière 
mais quelques plantes attirent nos regards et attisent les questions : 
ce bleu profond des bugles de Genève (Ajuga genevensis) pourfend le vert de ce printemps arrosé.

Plus loin des orobanches rameuses et violettes nous arrêtent et l’hésitation s’installe pour leur donner un nom, les phélipées
un terme peu connu est dédié aux Phélypeaux de Ponchartrain, père et fils, secrétaires de Louis XIV.
Plus tard en étudiant ce genre l'hésitation perdure encore : Fournier dans ses quatre flore de France
qui fut longuement la référence botanique universitaire décrit Phelypaea nana correspondant assez aux photos prises durant la session, 

Cette espèce est très rare  en France (RRR) d'après Fournier, mais présente dans le Lot, 
l’autre Phelypaea ramosa en expansion est plutôt présente
dans les cultures et jardins, elle a la réputation de détruire les plantes aux dépens de laquelle elle vit, 
celle-ci est citée dans les inventaires de ce secteur du Lot.


Les phélipées : affaire à suivre pour une meilleure détermination.


Dans la forêt, un premier lac de Saint-Namphaise se dévoile ainsi que de nombreuses émergences d’odonates sur les bords abrupts. 
Sur le chemin du retour le temps se couvre vers le sud et l’orage gronde, juste le temps de découvrir le petit Pigamon (Thalictrum minus)
sur un ourlet forestier, une plante toujours rare dans nos régions. 


L’orage se précisant nos regagnons notre gîte pour une première soirée commune autour des nombreuses tartes faites maison mais apportées depuis Brive. 

La connexion entre les deux ailes très indépendantes du grand de notre grand gîte. Photo : Laurence D. >>

C’est un coup de foudre pour cette formule de participation mais aussi pour le disjoncteur des trois chambres du premier,
Hervé a vu la longue étincelle bleue dans la cuisine mais pas encore le blanc élanion qui veille sur ce quartier de Fontanes.

J'ai tiré du Web participatif cette photo du rapace (Elanus caeruleus).
C'est Bernard F. qui a vite repéré cet oiseau si compréhensif, puisque mauvais temps n'aidant pas,
on pouvait l'observer parfois depuis l'intérieur du gîte, derrière les vitres de notre salle à manger.
Tout le long du séjour on a su le repérer facilement au faîte des arbres par son éclat blanchâtre.



Comme on sait, après la pluie…le beau temps, eh, bien non ! les dictons ne sont plus ce qu'ils étaient !
Dimanche d'abord pluvieux, puis maussade, mais à Rocamadour - Wilfried Ratel de (Lot-Nature) la Société des Naturalistes du Lot , nous guide ce matin 
pour nous montrer un milieu spécifique de cette région : les éboulis calcaires mouvants 
qui accueillent une flore adaptée à ce genre de milieux difficilement observable en Limousin.

Les éboulis calcaires mouvants (photo W. Ratel) dans la vallée de l'Alzou, légèrement en amont de Rocamadour.

Linaria supina (L.) Chaz.


Libanotis pyrenaica (L.) O.Schwarz


Des espèces aperçues sans photos :  Galium pusillum L., Mercurialis huetii Hanry

Tanacetum corymbosum (L.) Sch.Bip.



Silene vulgaris subsp. glareosa (Jord.) Marsden-Jones & Turrill


Leucanthemum subglaucum De Laramb.

photo W. Ratel

Euphorbia seguieriana Neck


Bupleurum falcatum L.


Iberis amara L.


Quittons le canyon de l'Alzou pour aller voir au sud de Rocamadour une pelouse, un lac de Saint-Namphaise et un cloup
 toujours sous la conduite affable et éclairante de Wilfried R.
En  montant par la D32 et face à la cité touristique quelques espèces nous font stopper un moment dont :
Arenaria grandiflora subsp. grandiflora


Laserpitium gallicum subsp. gallicum


Rocamadour vu la semaine auparavant qui offrait un temps bien plus agréable.
Dans la montée vers le cloup de Magès, les rochers sur la droite de la route accueillent plusieurs espèces intéressantes
Des espèces aperçues sans photos : 
Centranthus calcitrapae (L.) Dufr. , Campanula persicifolia L. , Jasminum fruticans L., Pseudoturritis turrita (L.) Al-Shehbaz
Phelypaea nana (Reut.) Sojàk (déjà présenté)
.


Sur le plateau calcaire atteint près de Magès, de son lac, nous nous arrêtons pour parcourir la pelouse rase et voir de près le Cloup
 qui en Quercy désigne une profonde doline. Un grand nombre d'espèces botaniques sont caractéristiques des lieux parmi lesquelles :
Crucianella angustifolia L.


Une espèce aperçue sans photo : Astragalus monspessulanus L.


Une sagine qui est très présente sur cette partie du PNR,  une vieille citation existe en Région Limousin vers le Saillant mais elle semble disparue.
Arenaria controversa Boiss., en compagnie sur la photo de Trifolium scabrum  et de Medicago minima aux graines caractéristiques:


Bupleurum baldense Turra


Des espèces aperçues sans photos :
Ranunculus gramineus L., Ranunculus paludosus Poir. , Orobanche amethystea Thuill., Brachypodium distachyon (L.) P. Beauv.
Linum austriacum subsp. collinum (Guss. ex Boiss.) Nyman

Coronilla minima L.


Artemisia alba subsp. camphorata P.Fourn.



L'après midi nous retournons vers le canyon de l'Alzou, au niveau de la résurgence de Saint-Sauveur.
Ici nommé gouffre,  en Corrèze blagour, est-ce ailleurs une fontaine vauclusienne ?
 En tous cas l'eau est transparente entre le bleu et l'émeraude
et ne semble pas autrement perturbée par les pluies incessantes de ce printemps très arrosé,
c'est donc un bel endroit que l'on quitte pour remonter vers l'amont
où cette fois c'est l'Ouysse qui sort de terre, au gouffre de Cadouy.
L'eau est ici assez furieuse et chargée des argiles tirées du nord de la Limargne
où la rivière naît dans ses collines entre Gramat et Saint-Céré avant de se perdre dans le karst
vers Thémines et cheminer secrètement dans un long parcours souterrain inconnu.

Lundi matin, trois nouvelles personnes rejoignent le groupe : Laurence, Sylvie et Michèle venant partager une semaine qui promet être des plus humides,
et le radar de météo-france sera largement consulté tout au long du séjour pour essayer de passer entre les gouttes.

On effectue promenade au nord de Caniac en entrant sur des prairies pâturées par les brebis à "lunettes noires", la race du Causse du Lot.
Photo : Laurence D
. >>

La flore basse est caractéristique et déjà rencontrée, puis on suit un chemin en ourlet forestier en croissant Epipactis microphilla
une petite orchidée rare sous nos contrées.
Le ciel nous épargne temporairement
l'après midi, nous parcourons un circuit à l'est de Caniac 
où s'ouvrent de larges étendues en pelouses calcicoles.

Le déploiement de cet l'espace facilement parcourable procure un sentiment de liberté 
qui fait oublier le bourgeonnement du ciel.
Bientôt l'orage va éclater alors que nous sommes auprès d'un des lacs de St-Namphaise. 
Plusieurs dizaines de ces réserves d'eau  parsèment le causse, 
creusées sous l'égide d'un compagnon de Charlemagne
pour favoriser le pastoralisme sur ces zones sans rivières superficielles.

Photo : Michèle L.>>

L'émergence de l'Anax imperator sur le bord de la mare

Orage moins cinq minutes, pas d'abris à l'horizon,  il nous reste la zénitude !

Des escargots bourguignons se disent : pourquoi ne pas profiter de ce beau temps ? 
Photo : Laurence D
. >>

Photo : Laurence D. >> Orlaya grandiflora à l'ombelle lactée.

Photo : Laurence D. >>  Orobanche minor


Après avoir subi l'averse, nous sommes un soupçon mouillés, 
nous gagnons quelques mètres plus loin le site de la Planagrèze, son igue et un bel enclos ovale.
Dans ce dernier, le  PNR y sème des céréales qui entretiennent les messicoles,
ces plantes compagnes des moissons sont en régression partout du fait de l'emploi généralisé des pesticides sélectifs :
coquelicots, bleuets, miroirs de Vénus, nielle des blés sont là, et bien d'autres, quelques unes retiennent l'attention :

Caucalis platycarpos L.


Photo : Michèle L. >> L'enclos des messicoles sous les regards scrutateurs


Des espèces aperçues sans photos : 
Bupleurum rotundifolium, Lathyrus aphaca L., Brachypodium rupestre, Carthamus (ex Carduncellus) mitissimus L., Carthamus lanatus L.
Bombycilaena erecta (L.) Smoljan., Coronilla scorpioides (L.) W.D.J.Koch, Bromus squarrosus, 
Groenlandia densa dans quelques mares

Des espèces caractéristiques qui sont probablement présentes dans le secteur mais non rencontrées :
Sideritis peyrei subsp. guillonii , Bothriochloa ischaemum, Euphorbia duvalii , Hyssopus officinalis, Echinaria capitata, 
Pâturin de Baden (Poa badensis), Sisymbrella aspera, 
Aegilops ovata
Ophrys sulcata, Orchis coriophora subsp. fragrans, Orchis provincialis


Près d'un muret qui clôt la culture, les feuilles froissées de Bituminaria bituminosa (L.) C.H.Stirt.m Hill nous rappellent 
l'odeur de la route moderne qui ne paraît pas indispensable sur ces causses désertés.

L'igue plus loin est un trou profond et forestier, tout près s'érige un dolmen et une barrière de pierres plantées.
Dans cet univers tranquille et silencieux, les oiseaux trouvent les milieux les plus favorables à leur multiplicité dans une
alternance de prairies, pelouses, haies, strates forestières variées, avec peu de cultures et sans doute peu de pesticides.
Les ornithologues du groupe (Bernard et Hervé) sont ravis de nous faire partager ce qu'ils entendent, 
 le vent est parfois nul, l'air doux et la saison propice aux chants d'une multitude de volatiles.

 Pipit rousseline, Bruant ortolan, Alouette lulu,
Huppe fasciée ci dessous (photo prise à Brive)

Petit-duc scops, Chevêche d'Athéna, Moineau soulcie, Tourterelle des bois, Torcol fourmilier,
Fauvette orphée ou la Fauvette passerinette, Pie-grièche écorcheur ...



Après l'arrivée d'Isabelle M., mardi matin nous partons vers le sud, par Caniac du Causse.
Des Orlaya grandiflora (L.) Hoffm. ornent les talus dans la descente vers le village de Cabrerets,
une belle ombellifère présente aussi devant notre gîte :


La Spirée d'Espagne, un petit arbuste commun sur ce secteur du Causse : Spiraea hypericifolia subsp. obovata


A Bouziès, malgré la persistance du temps bouché, on s'engage sur le chemin de halage du Lot 
dont la partie creusée et sculptée dans la falaise est la plus emblématique.
Photo : Michèle L
. >>
.

Photo : Laurence D. >> Le Lot au raz du chemin du halage

Photo : Laurence D. >> Veronica anagallis-aquatica au creux de la falaise

D'un coté : la chute dans le Lot, on l'évite, de l'autre, la chute des cheveux de Vénus, elle !, s'invite.
Photo : Laurence D
. >>


Sur les parois bien ombragées on aperçoit : Silene saxifraga L. 


Des espèces aperçues sans photos : 
Adiantum capillus-veneris L. , Veronica anagallis-aquatica L. 


Le long de la rivière Lot, une autre ombellifère s'invite : Aegopodium podagraria L


Une partie du groupe continue le chemin de halage vers Saint-Cirq Lapopie, tandis que certains s'y rendent en voiture.
Il y a peu d'abris pour le pique-nique dans cette localité très touristique. Nous redescendons vers le Lot
et sur l'esplanade de l'embarcadère, on se met en formation dite du pique-nique au sec :
en triangle, pour permettre à la bâche étalée sur les auvents levés des voitures de nous protéger des intempéries. 

Photo : Laurence D. >>

Mais peut-être pas des regards interrogateurs des locaux 
qui imaginent craindre une dérive nomade dans l'occupation de leur site privilégié....

Photo : Michèle L. >>

Enfin, on se sent touriste à plein temps dans l'après-midi avec la visite du village.
Photo : Laurence D
. >> Fréquentation pas fréquente pour Saint-Cirq-Lapopie !

Sur le promontoire qui domine la vallée, quelques espèces nous détournent du devoir patrimonial.

Des espèces aperçues sans photos : Scrophularia canina subsp. canina , Campanula erinus L. 

Un arrêt à Cabrerets  permet à un groupe d'aller jusqu'à Pech Merle non loin de là par un chemin escarpé et glissant,
les autres rentrent au gîte où en fin d'après midi Anne-Marie nous rejoint .



Mercredi matin : Anne-Lan et Jean-Paul  arrivent de Brive. Bien sûr, depuis le début de la session ce samedi,
quelques personnes sont reparties en Corrèze mais l'effectif au sein du gîte se maintient autour des onze personnes, 
 c'est à dire l'optimum pouvant être accueilli.

Photo : Laurence D. >> Le lac de Fontanes : une commune naturellement fleurie  !

Le temps étant incertain ce matin on ne s'éloigne guère du village qu'une visite traverse rapidement,
son petit lac caractéristique de la région est présenté un peu plus longuement.

Fut-il toujours creusé par le fameux Namphaise ? 
Cette idée est elle-même à creuser, n'est-ce-pas ?

Ruta graveolens : la Rue des jardins ou Rue fétide est une espèce de la famille des Rutacées, 
cultivé pour ses feuilles utilisées pour leurs qualités aromatiques et médicinales.


Au gîte entre 11 h et 13 h, nous profitons d'une temporisation pour installer le projecteur
et passer des séries de photos selon les demandes des personnes présentes.


L'après-midi nous retournons à Rocamadour. Mais le fond du canyon est presque rempli d'eau, la crue de l'Alzou nous impressionne, 
la rivière s'étale en multi-bras. Ailleurs en France les inondations ravagent pas mal d'endroits, les bassins ligérien et séquanien étant très affectés.

Il n'est pas possible de faire le programme de l'après-midi car le sentier à l'ouest de Rocamadour se révèle impraticable, 
des geysers sortent çà et là au pied des falaises. On retourne un moment vers le sentier Est, 
ce qui permet de réviser les observations faites avec Wilfried le dimanche auparavant.

Photo : Laurence D. >> Nous nous décidons d'aller vers le Moulin de Roquefraîche, très proche, à l'ouest du canyon.

Photo : Laurence D. >> Ici, le lac n'est qu'une belle fontaine au creux de la falaise cacaire !

Notre curiosité est rapidement attirée par un autre lieu où des sculptures sont exposées dans la nature.
Photo : Laurence D. >>

Nous faisons connaissance avec les personnes originales qui animent ces lieux autour d'un violoniste belge :
Grégor Karlai a connu son heure de gloire, le vieil homme retiré dans ce canyon a créé un univers bien à lui, 
dans un habitat rempli d'imagination et d'objets poétiques :

Dans l'antre de l'artiste, entre atmosphère tzigane et Europe Slave, des miroirs un peu partout nous renvoient les images du passé de Grégor.


Au retour on effectue de nouveau un petit arrêt sur le site du cloup de Magès.

Photo : Laurence D. >> Astragallus montpessulanus subsp. montpessulanus



Ce jeudi 2 juin s'annonce tout aussi perturbé au niveau météo mais on a maintenant l'habitude, 
nous partons avec Claudine (de Gourdon) et Pierre S. qui nous ont rejoints ce matin
vers la Limargue aux terres plus argileuses du nord de Gramat.

On effectue un premier arrêt à Lunegarde et bien nous en prend, 
le village dans une belle disposition générale est aéré comme Fontanes 

Le chœur de l'église de Fontanes

De style classique, le château de Lunegarde fut édifié au 18e siècle par les Vidal de Lapize
L’élégante et sobre bâtisse, au centre d’un parc planté d’allées de buis, est composée d’un corps de logis encadré 
par deux pavillons délimitant une cour ouverte.



Photo : Laurence D. >> Arctia villida posé sur une feuille de Choisya ternata, superbe arbuste à fleur au doux parfum d'oranger.


Après Lunegarde sur la route de Gramat nous arrivons à Reilhac.
Photo : Laurence D. >> Reilhac : son lac, son église, son cresson sauvage et bientôt sa visite guidée.


Le lac du village dont un coté est largement occupé par le cresson sauvage : Narturtium officinale

Un adjoint au maire s'improvise guide, cette aimable personne du village offre spontanément ses services
 pour nous faire plus amplement connaissance des traditions de ce village caussenard.



Après le pique-nique pris à Rignac selon notre méthode brevetée et présentée plus haut :
voitures en éventail et bâche au dessus des auvents,
nous parcourons l'ancienne station thermale de la source salmière de Miers-Alvignac,
 désuète mais restaurée pour le bâtiment sur la carte postale qui suit :  

Les eaux sulfatées sodiques d'Alvignac-Miers ont des effets sur des affections du système digestif et des voies urinaires.


Nous continuons la route vers le nord jusqu'à l'archéosite des Fieux :
en résumé c'est une cavité naturelle utilisée comme piège naturel pendant près de  80 000 ans.


Effet loupe sur deux de nos participants,
paire de lunettes de soleil et parapluie constituent un autre duo majeur
.

L'autre paire de lunettes est plus éclairante botaniquement parlant : Biscutella laevigata L. ?
Chez les lunetières, on y voit pas très clair dans le nouveau classement de Flora Gallica qui fait aujourd'hui référence:


Un chemin balisé en face de l"archéosite nous emmène vers le village abandonné de Barrières dont voici une vue aérienne tirée du Web :

La vie quotidienne au hameau de Barrières à la fin du XIXème siècle par Gaston BAZALGUES est un petit livre qui vient d'êre édité.

Voici un extrait ce que dit Gilles Fau à propos de cet endroit :              

                " Déterminer le cadre chronologique dans lequel les humbles et laborieux habitants de Barrières ont vécu, 
préciser les grandes lignes de leur existence est une tâche aussi ardue qu’exal­tant.
La magie des ruines nous y incite. En réalité ou en rêve. Comment ne pas céder au marronnage de notre imagination ? 
Comment demeurer insensible aux enseignements délivrés dans un silence éloquent par des pans de murs délabrés, 
des fenêtres ouvertes sur le vide, des escaliers ne con­duisant nulle part ? Fugacité et fragilité de la destinée humaine.
La morale des ruines nous offre une salubre remise à l’heure de pendule. 
L’approche historique rationalise ce sentiment de vulné­rabliité.
La mélan­colie se dégageant de ce hameau-fantôme, si séduisante soit-elle, 
ne doit pas nous plonger dans un sclérosant sentiment d’inanité 
mais nous inviter à savourer la quintessence de la vie. Tant qu’il est temps."

Photo : Laurence D. >> Une des rares granges encore couverte du village abandonné.

.



Ce vendredi promet moins de pluie, un petit cirduit vers le site Planagreze s'effectue avec presque le beau temps 
et permet de retrouver la Cardoncelle douce mais aussi Pierre S. qu'accompagne Annick venus de Brive.

Carthamus (ex Carduncellus) mitissimus L.


Trois coléoptères  bien occupés à croquer la vie et la Mauve hérissée (Malva setigera  ex Althaea hirsuta ), 
une malvacée qui manifeste une présence remarquable cette année dans ses milieux de prédilection.


L'après-midi est dédiée au circuit touristique vers la vallée du Célé : 
En partant de Fontanes, notre tour passe par Quissac, 
 à Espadaillac, voici une partie du groupe avant le retour "at home" pour certains d'entre eux.

puis passage à Grèzes, Espagnac Sainte-Eulalie pour une pause au bistrot qu'accueille le cloitre dont la photo n'est donc pas à jour.

En descendant la vallée du Célé, Marcilhac offre les vestiges d'une abbaye.et la perte des lunettes d'Isabelle
qui nous vaut quelques recherches infructueuses.



Samedi 4 juin, nous quittons définitivement vers 11 h le gîte situé à Fontanes.
Lors du retour vers Brive : un fête inattendue, disons plutôt "faites" de la bière 
nous attend dans le canyon de l'Ouysse au Moulin de Caugnaguet.
C'est une association locale de Gramat qui fait la démonstration de la fabrication d'une bière artisanale.


L'Ouysse avant les grandes pluies au moulin de Caugnaguet


Nous avons encore un peu de temps pour remarquer sur les rochers tout proches : fumana ericifolia


Plus loin dans un vallon adjacent qui permet de se rendre à Lacave où nous ferons la pause pique-nique,
on admire la Véronique germandrée, rencontrée également pour la première fois cette année vers Chasteaux,
jusque là cette espèce n'était pas signalée dans le 19  : Veronica teucrium


La Rhagie sycophante se trouve aussi par là, coléoptère de la famille des Cerambycidae assez remarquable par sa grandeur (# 30 mm)
Rhagium sycophanta



Pour rejoindre Brive, je passe au dessus de Creysse qui se situe dans la vallée de la Dordogne.
Des cheveux d'ange se découpent sur le grand paysage aperçu depuis le sommet du Mont Mercou.
Un longue crête qu'il serait bon de parcourir une prochaine fois,
 à la recherche de l'herbe sacrée (Hyssopus officinalis), qui n'est pas la sacrée herbe qui fait rire,
elle permet selon une vieille expression, d'aller du plus grand au plus petit  : " depuis le cèdre jusqu’à l’hysope "
Une graminée originale ondoie au vent et blanchit le causse : Stipa gallica 


Ainsi se clôt cette expérience collective dans le Lot,
une première session nature organisée par notre association le Jardin sauvage.
Bien sûr, nous l'aurions aimé moins arrosée.
 La France a connu durant le séjour l'une des périodes les plus humides
dans sa récente histoire météorologique.

La bonne humeur des participants a surmonté cet inconvénient majeur.
Dans un programme naturaliste se déroulant en extérieur,
le beau temps fait souvent la différence pour un ressenti favorable.

 Mais dans notre cas, au contraire, le mauvais temps
 a permis un agréable accommodement entre les personnes.




Ce compte-rendu peut évoluer avec la réception de quelques autres photos de participants.

Page actualisée le 16 juin 2016 - DG et plus






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