Une session phytosociologique s'est déroulée
 au sud de Brive-la-Gaillarde du 19 au 21 mai 2017,
mettant en avant des associations botaniques originales
qui se trouvent sur les grès de la Cité Gaillarde.
En voici un petit compte rendu photographique ...

Une trentaine de botanistes venus des quatre coins de l'hexagone ( où sont les deux autres ?) ont  parcouru la campagne briviste pendant trois journées,
pour mieux cerner les associations végétales originales qu'abrite la géomorphologie mouvementée du sud de la commune gaillarde.

Vendredi  19 mai : un premier point est présenté par Mickaël Mady, sur le chemin de Bassaler, route urbaine qui dessert un quartier résidentiel de Brive.
On peut  accéder assez vite depuis ce lieu  aux premiers sites botaniques s'étendant entre ce quartier et le golf de Brive
qui occupe non loin de là le fond de l'aval du vallon du ruisseau de la Planchetorte.


Le groupe se déploie en longue file vers les prairies où se nichent quelques unes des espèces patrimoniales de Brive et du Limousin.
Citons rapidement entre autres :
Lupinus angustifolius ; Ornithopus compressus ; Ornithopus pinnatus; Ornithopus x martinii ; Linaria pelisseriana



Vers midi, au vu des averses qui se profilent le groupe trouve refuge sur le site des grottes de Saint-Antoine à Brive,
 derrière la chapelle et à proximité de l'abri du pèlerin, parfait pour la pause déjeuner.
 Une falaise issue de l'extraction humaine du grès offre une riche végétation sur les parois suintantes à quelques mètres de là.


Derrière la chapelle de Saint-Antoine, sous l'abri du pèlerin, en appui sur la colonne, Mathieu Bonhomme du Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin
fournit  des informations sur l'action de son organisme sur Brive, et particulièrement sur le site de Chèvrecujols, acquis depuis peu.


La visite rapide du désert de Chèvrecujols (à deux kilomètres de Saint-Antoine) a eu lieu en début d'après midi après les averses
 qui ont ponctué le pique-nique heureusement pris sous l'abri du pèlerin,
 et avant un petit orage qui a tout de même transpercé les participants au retour.
Le désert est en réalité un ensemble de reliefs gréseux plus ou moins nus où quelques végétaux s'accrochent :



Avec une dizaine de voitures pour promener ce beau monde, il était nécessaire d'avoir des points de chute adaptés aux arrêts.
 M. Claude Michelet, l'écrivain (rappelez-vous ! des grives aux loups ...) nous a gentiment ouvert sa cour (nous lui renouvelons nos remerciements...)
pour un garage facile avant de descendre dans le site de Marcillac.
 Voici une photo du retour de prospection sous le soleil revenu en fin de journée :

Dans ce site voit des associations autour des petites espèces annuelles qui éclosent en ce moment
 sur des pelouses siliceuses souvent écorchées et temporairement humides (enfin, les bonnes années !),
Ces sites constituent des sites particulièrement patrimoniaux au sud de la commune.

Samedi 20 mai : au fond de la vallée de la Planchetorte se tient le seul hameau : Bellet et une belle falaise qui domine le hameau à proximité.
Pour accéder à la falaise, il faut  ramer un peu dans la courte jungle qui occupe la pente des colluvions amassées au pied des escarpements.


Mickaël est bien entouré pour quelques explications de texte souvent latinisées.
Une chance que Linné ne fusse point d'origine araméenne par exemple, n'est-ce pas ?


La falaise de Bellet est occupé par un certain nombre d'abris que les gentilés de la vallée ont du réaménager au fil des siècles.
 Dans ce secteur au sud de Brive, un bon nombre des villages ruraux de la commune possèdent ce genre de refuges,
il en existe une vingtaine de groupes constitués de plusieurs cellules avec parfois même une communication interne,
 ceux-ci semblent remonter pour les temps historiques et pour les premiers aux incursions normandes du IXème siècle dans la région.
De nombreux autres abris naturels ont été utilisés bien auparavant par les hommes de la préhistoire,
on estime maintenant que ce secteur du Bassin de Brive est occupé depuis près de 35.000 ans.



Sur la route menant de Bellet aux Escrozes, après la falaise aux droséras qui fut auscultée de près,
le groupe s'intéresse au grès suintant et aux espèces qui y nichent.
Quelques membres de notre association "le Jardin sauvage " sécurisaient pendant ce temps délicat le groupe
de la circulation des véhicules sur cette petite route sinueuse permettant ainsi au groupe toute l'attention nécessaire.

Photo de Michèle Lapeyre

Un petit repos et un pique-nique ensoleillé a requinqué le groupe le midi à l'école des Vergnes.
Elle sert de nos jours à accueillir les classes vertes de la commune.
Au dessous voici une photo, prise au cours d'un hiver, de l'arrière de l'école rurale, communale, républicaine et laïque, isolée au fond de la vallée.



 Le début d'après-midi a été guidé par Mme Patricia Broussole, ancienne vice-présidente de l'Agglo ( Brive et les communes de l'agglomération)
 qui a emmené le groupe vers plusieurs vallons à l'écart des routes et protégés par leur isolement relatif,
vallons un peu secrets, grottes dans les falaises, escarpements propices aux fougères et aux innombrables bryophytes
puis un petit cirque que la végétation luxuriante referme et qui a fait penser à l'une des jeunes participantes à l'atmosphère de la Réunion
(l'ile de l'Océan Indien bien sûr et non pas votre dernier meeting politique)
Dans ce vallon humide où le groupe s'y déploie sur la photo, les escarpements se resserrent plus loin en avançant
et s'opposent donc dans des expositions qui permettent des végétations différentes. 


Les grottes sous Siorat constituent caractéristiquement un des fronts de falaise aménagés par l'homme. (photo prise l'hiver dernier)



En fin de journée, le groupe s'aventure dans le champ du hameau de Labrousse avec l'accord de l'agriculteur
qui sait que sa culture de froment d'été est vouée au girobroyage cette année.
C'est un bastion chaque année, et encore plus cette fois, des nombreuses et parfois rares messicoles
 que l'on peut rencontrer sur les terres siliceuses sableuses de Brive.



Dimanche midi : enfin le temps plus sec s'installe et pour le groupe c'est dans la vallée de la Couze vers Noailles avec un frugal festin dominical.


Un dernier regard de coté avant les premiers départs de participants vers leurs points d'attache, parfois bien éloignés.



Les résultats de cette session phytosociologique devraient après quelques longues validations démontrer
 et décrire l'existence sur notre territoire de nouvelles associations botaniques pour notre pays.




Haut de pagePage actualisée en juin 2017 / DG