La revue botanique de l'année 2014 | |||||||
La moisson annuelle d'espèces plus ou moins remarquables du Sud-Corrèze | |||||||
L'Alysson ( ou Passerage) des montagnes ( Alyssum montanum ) est à revoir après une trop courte rencontre début 2014 sur le causse vers Crochet ; il est supposé disparu en Limousin, celui-ci est vivace ce qui le différencie de l'annuel, le Passerage faux alysson ( Alyssum alyssoides ), plus commun en Basse-Corrèze. Abutilon de Théophraste ( Abutilon theophrasti ) plante annuelle de la famille des Mauves faisant des apparitions sporadiques dans les cultures et les jardins du Sud-Corrèze, cette année de nombreux pieds occupaient largement une bordure de maïs en aval de Varetz dans la plaine alluviale de la Vézère. Abutilon de Théophraste ( Abutilon theophrasti ), cette fois photographié ici dans les jardins brivistes. L'Arbousier (Arbutus unedo ) semble prendre quelque extension à partir de sa station originelle du bois sous Chèvrecujols de Brive avec quelques pieds apparaissant sur les terrains marneux avoisinant. Le Cresson rude ( Sysimbrella aspera ) est peut-être l'espèce la plus remarquable trouvée ces dernières années dans notre secteur briviste, en tout cas l'une des plus inattendue, confirmant l'originalité régionale des sols sur les marnes de l'Hettangien. Un article est consultable ICI sur cette prolifique série du genre Rorripa ( Sysimbrella étant apparenté à celui-ci). Le Cresson rude possède des siliques verruqueuses caractéristiques. Le Buplèvre du Mont Balda ( Bupleurum baldense ) : une petite ombellifère annuelle de quelques centimètres, rencontrée cette année sur plusieurs sites dénudés du Causse corrézien. Le Polycarpe à quatre feuilles ( Polycarpon tetraphyllum ) est une petite espèce appartenant à la famille des Caryophyllacées, appréciant les endroits rudéraux relativement découverts et chauds, assez méconnue mais plus présente à mon humble avis en Basse Corrèze que semblent indiquer les divers inventaires de la région. Le Polycarpe à quatre feuilles ( Polycarpon tetraphyllum ) : voilà le "pourquoi à quatre feuilles" ! L'Epipactis des marais ( Epipactis palustris ) une nouvelle station de cette belle et rare orchidée a été repérée dans l'Yssandonnais par le CEN du Limousin ( Matthieu B. et Christophe L. ?), la photo ci dessus a été prise vers le plateau de Sault, adossé au nord des premières crêtes pyrénéennes. L'Orchis des Charentes ou Orchis élevé (Dactylorhiza elata subsp. sesquipedalis) est l’exemple type de l’Orchidée, jadis répandue dans les prairies humides du Poitou-Charentes, et aujourd’hui en régression vertigineuse du fait des mutations agronomiques. En Région Limousin on ne parle pas de régression mais plutôt d'une unique station de quelques individus. A Estivaux (Corrèze), entre Vigeois et Allassac, une prairie marécageuse a révélé cette année toute une série de Carex assez rares en Région Limousin : une invitation à prospecter plus largement ce milieu pour en confirmer tout l'intérêt. Carex acutiformis Carex brizoides Carex disticha Carex elata Carex strigosa Carthame laineux ( Carthamus lanatus ), une espèce très disséminée seulement sur le Causse corrézien et dont la fleur sort des couleurs habituelles de ces plantes ressemblant aux chardons. La Cardoncelle bleue ( Carthamus caeruleus ) : Un autre Carthame rare en France, absent de notre région mais dont j'ai pu aprécier l'élégance en Sicile. La Centaurée à appendice étroit ( Centaurea decipiens subsp. microptilon ) rencontrée sur des pentes fraîches de la vallée de la Vézère, faisant partie d'un vaste groupe de centaurées souvent aux caractéristiques intermédiaires. Le Cystoptère fragile ( Cystopteris fragilis ) une petite fougère plutôt montagnarde rencontrée sur plusieurs sites de basse altitude en Corrèze dont des murets de hameau à Estivaux et plus étonnamment au fond de la vallée de la Planchetorte à Brive. La Cicendie naine ( Exaculum pusillum ) est une très petite espèce de la famille des Gentianes, caractéristique de l'association botanique autour de Cicendia filiformis [ CICENDION ] sur les milieux remarquables des sables humides mais pouvant être secs certaines années ou certains étés, ce qui ne fut pas le cas en 2014. Ces conditions m'ont permis cette fois de voir l'Exaculum en fleur après quelques années d'attente Ci dessous la plante très ramifiée dès sa base avec les quelques points jaunes de la Cicendia filiformis à proximité. La Radiole faux lin ( Radiola linoides ) : encore une des composante de cette association de plantes annuelles naines autour de Cicendia filiformis [ CICENDION ] dont la fleur comme beaucoup de cette série est difficile à capter avec l'appareil photographique basic emmené dans les explorations. La Radiole faux lin ( Radiola linoides ) : certaines années, dans sa station principale à Brive et malgré sa discrétion, fournit une végétation abondante au ras du sol. On aperçoit sur la photo ci-dessus quelques Juncus capitatus, autre remarquable espèce de ce cortège emblématique de la commune. La Sagine subulée ( Sagina subulata ) , une petite espèce vivace de même acabit que les précédentes et participant au cortège sur sables humides. Le Mouron nain ( Lysimachia minima (L.) U.Manns & Anderb. = Anagallis minima (L.) E.H.L.Krause ) peut être la plus minuscule dans ce même milieu, une première rencontre pour ma part malgré mon assiduité depuis 4 ou 5 ans sur les affleurements du Val Rose. La Renoncule à feuilles de lierre ( Ranunculus hederacea ) jusque cette année 2014 était ignorée sur Brive , mais le vidage d'un étang a permis à cette espèce de s'y installer. La Renoncule à feuilles de cerfeuil ( Ranunculus paludosus ), compagne très discrète en général du CICENDION vu plus haut, reste rare en Limousin. La Gnavelle polycarpe ( Scleranthus annuus subsp. polycarpos ) fréquente elle aussi les sables un peu moins humides de Brive. Fumeterre de Bastard ( Fumaria bastardii ) sur des terres rudérales dans un hameau de Donzenac, une espèce assez méconnue en Région Limousin. La Passerine annuelle ( Thymelea passerina ) rencontrée sur une friche marneuse du Puy Lenty, certainement dans le même site que Mathieu B. l'an dernier. Cette espèce très rare participe encore plus à l'intérêt du Puy, haut lieu de la biodiversité régionale et hot point national pour les Orchidées (de mémoire environ 28 espèces). Le Trèfle fraise ( Trifolium fragiferum ) est présent sur l'Yssandonnais, mais sa rencontre tardive vers le Puy Blanc lui confère une présence discrète dans le secteur de Brive. La Pulicaire annuelle ( Pulicaria vulgaris ) assez présente dans le Nord de la Région Limousin, bien plus rare en Basse Corrèze où j'avais longuement et vainement recherché sa présence jusque cette année. C'est une espèce qui a connu une grande régression nationale mais peut-être est-elle en train de regagner quelques sites abandonnés, comme ci-dessus, photographiée vers Garavet d'Allassac, et au dessous sur Brive. Un peu plus de grand sud avec le Chrysanthème de Myconos ( Coleostephus myconos ), c'est léger pensez-vous ! Justement cette référence égéenne ( ... ) s'est bien acclimatée depuis plus de dix ans dans les jardins d'Estivaux et d'Allassac et même un peu plus loin. J'ai longtemps hésité sur une dénomination en la confondant avec une espèce proche ( Lepidophorum repandom ), mais ce Chrysanthème est présent dans le Var et pourrait donner un peu de la lumière des Cyclades dans vos jardins corréziens. La Potentille ansérine ( Argentina anserina ) ci dessus, la Potentille droite ( Potentilla recta ) ci dessous, la première est plutôt disséminée en fréquentant les endroits humides et la seconde semble s'installer dans la flore limousine dans des conditions plus opportunistes en milieu plus sec. Ci dessous : l'élégante feuille de la Potentille droite, celle de l'Ansérine n'est pas digitée mais son aspect soyeux la fait facilement remarquer (voir auparavant ). L'Épiaire des marais ( Stachys palustris ) sur un nouveau site vers Saint Viance dans la plaine alluviale de la Vézère, elle reste une espèce rare dans notre Région. Sur les coteaux d'Allassac, cette belle gesse ressemble mais je suis très hésitant entre Lathyrus odoratus et Lathyrus tinginatus mais on peut avoir affaire à une autre espèce (j'ai gardé des graines ..) donc affaire à suivre pour alimenter 2015 de quelques débats. La Moutarde des champs (Sinapis arvensis ) investit plus souvent les cultures en Limousin La Guimauve sauvage ou Mauve blanche ( Althaea officinalis ) accompagne l'Abutilon de Théophraste dans la plaine alluviale de la Vézère et reste fidèle au Bassin de Brive pour le Limousin. Le Mélilot élevé ( Melilotus altissimus ) se cantonne aussi dans le Bassin de Brive. Le Roseau commun ou Phragmite commun ( Pragmites australis ) parait plus présent de nos jours au travers des inventaires effectués en zone humide. Le Samole de Valérand ( Samolus valerandi ) plante herbacée discrète, rarement dénommée par l'un de ses deux noms vernaculaires : Samole de Valérand ou Mouron d'eau. Cette plante est rattachée à la famille des Primulacées. Petite plante discrète, le Samole apparaît l'été au bord des mares asséchées mais gardant un peu d'humidité. Il est victime de la dégradation ou de la disparition des zones humides par eutrophisation, drainage ou comblement, mise en culture, ainsi que l'artificialisation des bords de cours d'eau. D'après Pline l'ancien, un de nos illustres ancêtres naturalistes, les Celtes utilisaient cette plante pour soigner les bœufs et les porcs. La cueillette donnait lieu à des procédés magiques. Celui qui la cueillait devait être à jeun, l’arracher de la main gauche, ne pas la regarder et ne pas la mettre ailleurs que dans l’auge où on la broyait. Linné et plusieurs autres botanistes ont cru avec erreur que ce nom indiquait une origine vers l'île de Samos. Le Samolus était très anciennement connu des Celtes et son nom exprime en leur langue l'usage qu'ils en faisaient : san, salutaire et mos, porc. Le nom spécifique de Valerand est celui de Dourez Valerand, botaniste du XVIème siècle. On sait peu de choses de Dourez Valérand. D'origine lilloise, il s'établit comme pharmacien à Lyon. Ses activités de botaniste l'amenèrent à visiter les Alpes et à s'embarquer pour un voyage jusqu'en Syrie. Il mourut au début des années 1570. Le Samole de Valérand : trois stations repérées sur Brive dont une assez étendue et moins critique que les deux premières. Le Chardon-Marie (Silybum marianum) est une plante de la famille des Composées, seul représentant connu du genre Silybum. Il est facilement reconnaissable à ses feuilles vert pâle brillantes et épineuses marbrées de blanc. Il affectionne particulièrement les lieux secs et ensoleillés, souvent sur sol acide. Plutôt rare en Limousin, il peut s'être échappé des jardins dans le cas de Brive. LaTrépane barbue ( Tolpis barbata ) ou parfois appelée l'Œil du Christ, espèce emblématique des terres sableuses bien exposées de Brive avec plus de 6 sites différents sur la commune, mais la Cité gaillarde n'en a plus le monopole dans la région avec un nouveau site rencontré cette année mais certainement historique, vers les ardoisières de Donzenac. La Cotonnière blanc jaunâtre ( Laphangium luteoalbum ) se cantonne un peu à l'ombre sur les sables humides de la carrière ( en partie ZNIEFF ) située entre autoroute et ruisseau de Courroles à Brive. la Sarriette des jardins ( Satureja hortensis ) est une annuelle peu mentionnée chez nous, rencontrée dans le lit de la Corrèze. | |||||||
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