La revue botanique de l'année 2012 - Second épisode | |||||||||
La moisson d'espèces plus ou moins rares du Sud Corrèze | |||||||||
L'Orchis des Charentes ou Orchis élevé (Dactylorhiza elata subsp. sesquipedalis) est l’exemple type de l’Orchidée, jadis répandue dans les prairies humides du Poitou-Charentes, et aujourd’hui en régression vertigineuse du fait des mutations agronomiques. En limousin on ne parle pas de régression mais plutôt d'individu unique. Dumortiera hirsuta est une des plus grosse hépatique de la région, donc appartenant aux Bryophytes qui regroupent aussi les vraies mousses et les anthocérotes, tous ces végétaux étant très présents dans les secteurs plus ou moins humides de la vallée de Planchetorte au sud de Brive. Dumortiera hirsuta est une très rare hépatique en Europe, à Brive elle semble bien isolée de ses autres stations européennes. Voici une carte de sa répartition mondiale où l'on voit que cette plante fréquente plutôt les régions montagneuses subtropicales de notre vieille planète : le tropique briviste est-il un nouveau moyen pour intéresser les âmes gaillardes à leur nature méconnue ? Une latitude assez éloignée de cette latitude ! Quelqu'un a dit : "Être différent de la multitude n'est jamais drôle, sous quelque latitude que ce soit." Dumortiera hirsuta L'Orobanche améthyste (Orobanche amethystea) est une belle espèce très peu mentionnée en Limousin. Luc Brunerye (pharmacien retraité et incontestable référence de la botanique limousine) l'a rencontrée au sud de la Corrèze dans ses quelques rares stations. Pour Brive, c'est peut être une première. Cette Orobanche violette parasite les racines du Panicaud champêtre et de quelques autres Composées. Melilotus altissima Pragmites australis Oenanthe fistulosa La Sibthorpie d'Europe (Sibthorpia europea) est une petite plante vivace des milieux humides de répartition restreinte en France, Le Limousin est une de ses terres d'accueil vers les Monts de Blond, mais sa station de Brive est très singulière, elle s'étale sur un escarpement vertical humide, assez éloignée des stations horizontales qu'on lui connait habituellement. Juncus capitatus La Lobélie brûlante ou Cardinale des marais (Lobelia urens) est une espèce plus ou moins commune dans la moitié ouest de la France où elle croît dans les zones humides, bois, landes ou prairies. Par contre cette espèce est plutôt rare dans le Bassin de Brive mais elle se signale par une belle station à deux pas de la ville vers le carrefour de Montplaisir. Le Samole de valérand (Samolus valerandi) plante herbacée discrète, rarement dénommée par l'un de ses deux noms vernaculaires : Samole de Valérand ou Mouron d'eau. Cette plante est rattachée à la famille des Primulacées. Petite plante discrète, le Samole apparaît l'été au bord des mares asséchées mais gardant un peu d'humidité. Il est victime de la dégradation ou de la disparition des zones humides par eutrophisation, drainage ou comblement, mise en culture, ainsi que l'artificialisation des bords de cours d'eau. D'après Pline l'ancien, les Celtes utilisaient cette plante pour soigner les boeufs et les porcs. La cueillette donnait lieu à des procédés magiques. Celui qui la cueillait devait être à jeun, l’arracher de la main gauche, ne pas la regarder et ne pas la mettre ailleurs que dans l’auge où on la broyait. Linné et plusieurs autres botanistes ont cru avec erreur que ce nom indiquait une origine vers l'île de Samos. Le Samolus était très anciennement connu des Celtes et son nom exprime en leur langue l'usage qu'ils en faisaient : san, salutaire et mos, porc. Le nom spécifique de Valerand est celui de Dourez Valerand, botaniste du XVIème siècle. On sait peu de choses de Dourez Valérand. D'origine lilloise, il s'établit comme pharmacien à Lyon. Ses activités de botaniste l'amenèrent à visiter les Alpes et à s'embarquer pour un voyage jusqu'en Syrie. Il mourut au début des années 1570. Le Samole de Valérand était depuis 5 ans un mystère étayé par des références trompeuses que j'avais sur sa localisation près des grottes du sud de la ville. En réalité si j'avais pris des informations sur son écologie, j'aurais plus rapidement recherché du côté des suintements alcalins de la commune. Les erreurs peuvent longtemps persister. C'est tout de même une espèce rare en dehors des zones maritimes françaises, l'intérieur du pays ne compte que quelques références et Brive semble être la seule commune du Limousin acceuillant cette plante. Pédiculaire des bois (Pedicularis silvatica), une plante qui semblait éviter le Bassin de Brive, on s'attend c'est vrai plutôt à la trouver à proximité des tourbières du Millevaches par exemple, mais les zones très humides de la vallée de Planchetorte lui conviennent. La piloselle est très commune, mais la photo ne révèle-t-elle pas un certain attrait ? Les pois fourragers sont les pois destinés à l'alimentation animale, sous forme de fourrage ou de grains secs. Il s'agit le plus souvent de variétés à fleurs pourpres et à grains gris de la forme Pisum sativum L. subsp. sativum var. arvense (L.) Poir. Utilisés cette année dans plusieurs parcelles vers le village de Puy Jarrige à Brive. Le Chardon-Marie (Silybum marianum) est une plante de la famille des Composées, seul représentant connu du genre Silybum. Il est facilement reconnaissable à ses feuilles vert pâle brillantes et épineuses marbrées de blanc. Il affectionne particulièrement les lieux secs et ensoleillés, souvent sur sol acide. Plutôt rare en Limousin, il peut s'être échappé des jardins dans le cas de Brive. L’Aster lancéolé ou Aster à feuilles lancéolées (Symphyotrichum lanceolatum) est une plante originaire d'Amérique du Nord, naturalisée partout en Europe, on la rencontre dans les terrains incultes et les endroits frais (lisières, bords des rivières). Elle pourrait se révéler assez envahissante.
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