Flore automnale des rives et alluvions vers la confluence des rivières Vézère et Corrèze.
Entrons dans le lit de la rivière : cet octobre 2011, les cours d'eau sont  dans un étiage rarement atteint et laissent de nombreuses alluvions à l'air libre, c'est le moment d'aller explorer ce nouveau monde et de faire connaissance avec des espèces botaniques que nous rencontrons parfois rarement dans notre région.
Pour la présence des espèces en Limousin, il est fait référence aux données de l'Atlas de la flore vasculaire du Limousin, à Tela botanica, à Sophy et à Chloris du Conservatoire Botanique National du Massif Central, ces trois dernières bases étant consultables sur le Web.
En ce qui concerne les flores livresques : celles de P. Fournier et l'abbé H. Coste permettent, en recoupant la taxinomie, d'avoir des descriptions des espèces.

Sur des alluvions accessibles après la confluence des deux rivières Vézère et  Corrèze,
soit  entre le Pont des Granges et le vieux village de Saint Pantaléon de Larche, on peut parcourir
des gravières bien ensoleillées en bordure du reste de la rivière et rencontrer :

Lindernia dubia (L.) Pennell, appartenant à la famille des Scrophulariacées, ( synonymes :  Lindernia gratioloides J. Lloyd ;
Ilysanthes gratioloides (L.) Benth. dans la flore Fournier.)  qui couvrent des zones restées humides mais bénéficiant d'un
bon ensoleillement.

     
   
Plante annuelle de 5-25 cm, glabre, à tiges couchées-étalées, rarement dressées ; feuilles d'un vert clair,
largement ovales ou ovales-oblongues, munies de chaque côté de quelques dents écartées, aiguës, saillantes, à 5 nervures ;
fleurs d'un violet clair, solitaires sur des pédoncules un peu épaissis, ne dépassant pas la feuille ;
corolle atteignant 5-8 mm, ouverte et dépassant le calice de moitié ; 2 étamines pourvues d'anthères ;
capsule ovoïde-oblongue, dépassant le calice.

Habitat  : Sables limoneux des cours d'eau ; Floraison : Août-octobre

Aire géographique : Dans l'Ouest et le Centre, depuis Nantes et Angers jusque dans le Cher et la Nièvre.
D'origine américaine, introduit en 1850. – Amérique du Nord et Colombie.

La petite fleur presque transparente de Lindernia dubia

En Camargue, on rencontre Lindernia dubia dans des parcelles de riz. Il peut être présent en peuplement très dense,
mais il est le plus souvent visible par petits groupes.
Lindernia dubia est très sensible à la concurrence des autres espèces ; il est donc abondant dans les peuplements peu denses.
Il est peu présent à la levée du riz ; sa germination est favorisée par les assecs.

Article du web


                       

Les Cyperus sont présents dans ces alluvions avec deux espèces et appartiennent à un groupe regroupant
de nombreuses espèces communément appelés papyrus ou souchets.
Deux autres espèces existent à Brive avec le Souchet jaunâtre (en aimant les anagrammes : Pycreus flavescens )
et le Souchet odorant (Cyperus longus) qui ne seront pas présentés ici, mais on remarque que la cité gaillarde fait le plein
du genre en Limousin.

Le Souchet vigoureux (Cyperus eragrostis Lam.)  se rencontre fréquemment dans le lit ou les berges de la Corrèze
sur tout le parcours depuis Malemort  mais le Souchet brun (Cyperus  fuscus L.) est plus discret en taille et en présence.

Cyperus eragrostis est une plante robuste, d'un beau vert, qui pousse dans les lieux humides ;
originaire d'Amérique, c'est une espèce vivace à rhizomes.
Cyperus eragrostis est une plante à tige dressée, triangulaire et glabre.
Il peut mesurer de 40 cm à 1 m de haut.
Les feuilles, d'un vert clair, sont longues, larges de 5 à 10 mm, presque plates, rudes sur les bords.
Les épillets vert pâle mesurent de 6 à 10 mm. Ils sont réunis en têtes très denses, portées par des pédoncules allongés,
de taille très inégale, groupés en ombelle terminale. Cette sorte d'ombelle est dépassée par 5 à 7 longues bractées.
Ce Cyperus fleurit de juillet à octobre. Le fruit est un akène trigone.

Cyperus eragrostis

Le Souchet brun noirâtre (Cyperus fuscus) parfois nommé Souchet brun ou Triangle est une plante annuelle de taille plus
restreinte : 5 à 35 cm., glabre, à racine fibreuse ; les  tiges sont  en touffe, dressées ou étalées, triquètres à faces excavées ;
les  feuilles sont linéaires-étroites (2-3 mm.), carénées, peu rudes ; l'inflorescence en ombelle à 3-7 rayons courts et inégaux ou en tête,
dépassée par 1-3 feuilles florales ; les épillets brun noirâtre ou marron, petits (4-8 mm. sur 1 1/2), rapprochés en têtes.


Cyperus fuscus


                       
Le Coqueret du Pérou (Physalis peruviana) a été présenté lors d'un article sur Brive-les-bois
Présente sur les différentes terrasses dégagées par la sécheresse le long du cours de la Corrèze,
cette espèce exotique fait une entrée remarquée  au sein des subspontanées du secteur.
Les fruits (Aguaymanto ou physalis) sont des petites baies rondes, remplies de graines et
protégées par des sépales soudés formant un lampion. Le fruit est de couleur jaune/orange.
Son goût est agréable et les baies sont généralement employées en tarte et en confiture.


Physalis peruviana

                       

L'Astragale à feuilles de réglisse  ( Astragalus glycyphyllos L.)  est une Fabacée.
Ce grand astragale peut passer souvent inaperçu, perdu dans la végétation comme près du pont des Granges.
Les grappes de fleurs pâles, d'un jaune verdâtre, sont portées par un pédoncule plus court que la feuille correspondante.



Sur la photo suivante, on voit que les fruits de ce grand astragale sont arqués et rapprochés les uns des autres.



                       
Les Asters sont nombreux tout le long des berges dans notre secteur et plutôt envahissantes comme les
 espèces suivantes que l'on rencontre de plus en plus fréquemment : les conyzas (du canada, de Sumatra),
 les renouées (du Japon, de Sackhaline), les solidagos (du Canada)...

Aster lanceolatus (Aster lancéolé)

Aster novi-belgii ( Aster de la nouvelle Hollande) :ici la géographie devient une variable d'ajustement.



                       

Le Céraiste aquatique (Myosoton aquaticum (L.) Moench ) est souvent présent le long des berges de la Corrèze
et de la Vézère, à Brive il est même présent sous les ponts qui desservent le centre ville.
Synonymie : Cerastium aquaticum, Stellaria aquatica, Malachium aquaticum




Nom vernaculaire : Malachie aquatique, céraiste d'eau
Berges, marais, tourbières, fossés, forêts humides.
Vivace plus ou moins pubescente glanduleuse (hauteur de 20 à 80 cm) aux feuilles opposées, ovales.



                       

Le Bident à feuilles tripartites ou Bident tripartite (Bidents tripartite) est une espèce commune dans les lieux humides d'Europe et d'Asie occidentale.
Noms vernaculaires : Chanvre d'eau, Chanvre aquatique, Cornet, Eupatoire aquatique.

Les feuilles, glabres, opposées, sont toutes dentées et plus ou moins divisées, généralement en trois lobes,
parfois cinq, voire en folioles distinctes. Les pétioles sont très courts et ailés.

Les inflorescences sont des capitules dressés, de 10 à 20 mm de diamètre, regroupant des fleurons tubulaires de couleur jaune.
L'involucrée comporte des bractées vertes étalées débordant largement du capitule.

C'est une espèce de plaine, préférant les sols humides. C'est l'espèce dominante, en compagnie d'autre Bidents,
du Bident ion tripartite, groupement végétal présent sur les rives des cours d'eau et des étangs dans des sols alluviaux
 riches en limons et en nitrates.
C'est une espèce considérée comme une mauvaise herbe.
Sa racine aurait été utilisée autrefois contre les morsures de scorpions.

Le nom générique, bident, du latin bidents se réfère à la constitution des fruits qui comportent
généralement deux arêtes à leur sommet.


Les arêtes barbues des graines du Bident s'accrochent facilement aux poils des mammifères,
assurant ainsi leur dispersion (zoochorie).
En l'occurrence ici le mammifère est votre rédacteur quant au poil, il s'agit plutôt
d'un vieux gilet qui couvre l'explorateur en herbes ...


Un conseil : éviter le choc avec le bident desséché qui parfois atteint votre taille,
sinon il vous faudra beaucoup de patience ( rumex in terra botanica) pour vous
débarrasser de ces graines inopportunes qui non seulement sont bien outillées pour
rester plantées dans votre vêtement mais le mouvement de votre corps corps aidant ,
vont s'enfoncer dans votre gilet comme ici sur la photo, jusqu'à  venir vous gratter
désagréablement la couenne.
Prenez en de la graine en allant voir ici.

                       

La Paspale à deux épis ( Paspalum distichum L.) =  (  Digitaria paspalodes Michx., Paspalum paspalodes (Michx.) Scribn. )
ne semblait pas repérée dans la flore régionale, à Brive elle a été rencontrée dans deux lieux différents.  
Espèce des zones humides, Paspalum distichum se rencontre assez fréquemment dans les rizières.





Paspalum distichum a une souche à stolons radicants, mesure de 6 à 100 cm, il ne possède en général que 2 épis
(parfois 3 ou 4) géminés, dressés puis arqués, la glume supérieure est pubescente, la ligule courte est obtuse et
les épillets ne sont disposés que sur 2 rangs (Yavercovski, 2001).




Au sujet de cette plante on peut consulter ces deux documents du net :

Voir article 1   de l'agence de l'eau Artois-Picardie

Voir article 2  tiré du livre sur les rizières de Camargue

Voici une autre graminée robuste, d'un vert gai , assez étalée, non couvrante, proche du genre Paspalum
mais restée indéterminée pour l'instant , ne semble pas être pourtant un paspalum évoqué en France par
les divers documents que j'ai consulté.


>>>>>>>   Quelques jours plus tard  >>>>>>>
Avec les indications de Laurent Chabrol du CNBMC, l'indétermination a été levée :
le Chiendent pied de poule (Eleusine indica (L.) Gaertner) est une plante rudérale assez rare pour l'instant
en France Métropolitaine, quelques individus de cette robuste annuelle sont apparus cette année dans notre
secteur, il existe par ailleurs dans le genre une espèce proche et  nourricière utilisée en Afrique de l'Est (Ouganda...) .


                       
Les Rorippes sont des crucifères dont 4 espèces du genre sont sans doute  présents dans notre secteur.
Si le Cresson des Pyrénées (Rorippa stylosa) est une annuelle printanière que l'on retrouve souvent
sur les prairies siliceuses de Brive , les trois autres sont plutôt localisées sur les berges de la Corrèze où
la Rorippe d'Islande ou Rorippe palustre semble la plus présente sur les gravières dégagées par la sécheresse.
Il reste quand même à étudier plus précisément ces trois espèces :

Rorrippa islandica (oeder ex Gunnerus) Borbas
Rorrippa sylvestris (L.) Besser
Rorippa x prostata = Rorippa x anceps


Rorippa sylvestris (Linné) Besser  Cresson des bois


Rorippa indéterminée.


Rorippa palustris ( = Rorippa islandica)
C'est une espèce deses lieux humides, les décombres, ou sur les berges des rivières.
Les feuilles sont découpées en lobes dentés, le terminal plus grand que les autres.
Les siliques sont courtes et de longueur sensiblement égale au pédicelle qui les porte.
 



Rorippa sylvestris (Linné) Besser  Cresson des bois

                       


La Balsamine de Balfour fait immanquablement partie des espèces que l'on retrouve dans ce secteur.

                       

L'Euphorbe prostrée (Euphorbia prostrata), est une espèce de la famille des Euphorbiacées native d'Amérique du sud,
 mais largement naturalisée à travers le globe où on la trouve habituellement le long des chemins et dans les endroits perturbés.
Trouvée sur les sables les plus secs des alluvions de la Corrèze.
Si on peut la différencier d'Euphorbia humifusa aux tiges glabres, c'est plus difficile avec Euphorbia  maculata qui n'a pas toujours
ses feuilles maculées par des taches noirâtres.



                       




                       

La Véronique Mouron d'eau  n'est pas fréquente en Limousin, quelques pieds disperés jalonnent le cours de
des deux rivières..


Proche de la Véronique beccabunga qu'on voit par la suite, elle s'en différencie par ses  feuilles lancéolées et dentées.



                       
 
Veronica beccabunga est appelée Cresson de cheval ou Salade de chouette.
Cette espèce est plus présente que la précédente et reste constante dans les
endroits humides de la région.






                       

La Corrigiole des grèves (Corrigiola littoralis L.) appartient à la famille des Caryophyllacées .
Cette petite plante est présente dans presque toute la France, mais de façon irrégulière dans le temps et selon les régions.
Elle croît dans les lieux sablonneux et humides, inondés l'hiver et exondés l'été dans l'Ouest, le Sud-Ouest, le Centre et le Sud-Est.
La tige rampante porte des petites feuilles glauques et se termine par une grappe dense de toutes petites fleurs à pétales blancs
et sépales plus ou moins colorés de brun ou de pourpre.



                       

La Morelle velue ou Morelle jaune ( Solanum villosum Miller), avec ses fruits jaunes est différenciée de la très
commune Morelle noire, elle semble également beaucoup plus rare dans notre région.
Cette plante croît dans les cultures, les décombres et au bord des chemins dans le Midi et dans quelques départements du Centre et de l'Ouest.



Les tiges et les pédoncules floraux sont hérissés de poils. Les feuilles sont entières ou plus ou moins lobées-dentées.
Les fleurs sont blanches. Les fruits mûrs sont orangés, brunâtres à la fin.



                       

L'Ambroisie à feuilles d'armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) appartient aux Composées ou Astéracées
Cette espèce d'origine nord-américaine, introduite au milieu du 19ème siècle, est en extension, en particulier dans le sud de la France.
C'est une plante non aromatique qui croît dans les cultures, les terrains vagues et les lieux sablonneux tels que les bords des cours d'eau.
Les feuilles minces, légèrement pubescentes ou presque glabres, sont finement découpées.
L'Ambroisie colonise peu à peu certaines zones de Brive laissées à l'abandon et  se retrouve ici  sur les alluvions.



L’ambroisie est une plante annuelle dont le pollen est très allergisant pour l’homme.
Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d’air pour que les symptômes apparaissent chez les sujets sensibles.
Les plus courants sont : rhinite survenant en août-septembre et associant écoulement nasal, conjonctivite et
symptômes respiratoires tels que la trachéite, la toux, et parfois urticaire ou eczéma.
Dans 50% des cas, l’allergie à l’ambroisie peut entraîner l’apparition de l’asthme ou provoquer son aggravation.



                       

Le Pourpier des marais (Lythrum portula)  appartient à la familles des Lythracées comme la commune Salicaire
C'est une espèce qui pousse dans les lieux temporairement inondés. Les tiges couchées, radicantes,
émettent des rameaux dressés qui portent des feuilles obovales, entières, opposées et rétrécies en pétiole.
Les toutes petites fleurs rosées, presque sessiles et peu visibles, sont situées à l'aisselle des feuilles.




                       

Pour finir cette page voici deux autres espaces qui ne poussent pas immédiatement  dans le lit ou les berges
de la Corrèze , mais elles ont été repérées a proximité sur des zones anciennement urbanisées où prédomine
un sol gravillonneux.

                       

La Vergerette odorante ou Inule à odeur forte : (Dittrichia graveolens (L.) Greuter   =  Inula graveolens (Linné) Desfontaines)
On rencontre cette espèce dans les lieux sablonneux d'une grande moitié sud de la France, à Brive, elle occupe presque
exclusivement des sols anciennement bâtis dans plusieurs secteurs de la ville.
C'est une plante glanduleuse-visqueuse à forte odeur camphrée que je trouve agréable malgré son autre nom d'Inule fétide.
La tige est très ramifiée et le port est pyramidal.
Les capitules sont petits, allongés, et les ligules, jaunes ou violacées, sont courtes.


La profusion des graines de la Vergerette odorante


                       




                       

L'Euphorbe ésule ou Euphorbe âcre (Euphorbia esula ) est une plante herbacée de la famille des Euphorbiacées.
C'est une plante herbacée érigée, de taille moyenne, à tige lisse.
Plusieurs tiges partent généralement de la racine pivotante qui s'enfonce très profondément dans le sol.

La reproduction se fait par les graines, qui ont un fort taux de germination et peuvent rester vivantes dans le sol pendant au moins sept ans.
Les capsules s'ouvrent en explosant, dispersant les graines jusqu'à 5 m autour du pied-mère.
L'euphorbe se multiplie aussi de façon végétative et s'étend ainsi de plusieurs mètres par ans.

Le système racinaire est complexe, peut atteindre 8 m de profondeur et s'étendre sur 5 m en largeur.


C'est une assez grande euphorbe, plutôt rare en France, peut-être pas repérée jusque lors en Limousin.
Présente à Brive sur des terrains de la ZI de la Marquisie en compagnie de la précédente : Dittrichia graveolens
Les bractées jaunes sont aussi larges que longues et terminées par une petite pointe (un mucron) qui la différencie
par rapport aux espèces proches.



Haut de page Page actualisée le 15 Octobre 2011 ; DG