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Une forêt peut-elle cacher un arbre ou d'autres sujets moins noueux ? Quelques mois après sa création, le Jardin sauvage vous invite à faire un petit tour au bois implanté au cœur de la ville de Brive, entre le marché Georges Brassens et la rivière Corrèze. Les pluies estivales ont permis à une végétation de proliférer, après une très longue période de temps exceptionnellement sec et chaud, qui peut-être laissera des traces, ici comme ailleurs. De hautes herbes occupent, en dehors des plantations de douglas et pins sylvestres, l'essentiel du terrain en ce 12 août. Les plantes opportunistes ont vite fait par leur vitalité de conquérir cet espace laissé au destin orchestré par la nature mais on va le voir, influencé aussi par les apports de l'homme. Voici par la suite un premier inventaire non exhaustif des espèces rencontrées sur ce terrain clos, qui semblent pousser sans la main de l'homme, tout au moins directement. De nombreux plantules restent à déterminer et l'évolution durant les prochains mois permettra d'y voir plus clair. Il n'a pas été mentionné dans la liste botanique qui suit des espèces insérées au moment de la création de Brive-les-bois . En rouge , les espèces venues d'ailleurs qui s'implantent facilement , en souligné les espèces remarquées et illustrées par la suite. ( Cliquer sur l'intitulé pour atteindre directement le paragraphe consacré) :
Coté microfaune, par contre, le lieu est encore peu fréquenté : Deux nouveaux venus qui font beaucoup parler d'eux, naviguent dans l'air du bois : Le Brun des pélargoniums (Cacyreus marshalli) Le Frelon asiatique (Vespa velutina) C'est pas le Pérou, n'est-ce-pas ? Pourtant ce beau pays montagneux et titiscatologique n'est pas si loin, car la surprise du jour vient de la rencontre au détour de ce bois aux vingt scènes, avec cette folle exotique : le Coqueret (Physalis peruviana), une solanée originaire de ce pays qui trouve refuge et appui sur les rondins de la forêt miniature. Le Coqueret du Pérou (Physalis peruviana) est aussi appelé groseille du Cap ou cerise de terre. Il est originaire d'Amérique du Sud (Colombie, Chili, Pérou) et acclimatée en Afrique. Appartenant à la famille des Solanaceae, comme la tomate, la pomme de terre, le piment, l'aubergine, le poivron mais aussi des plantes toxiques telles que la douce-amère ou la jusquiame, elle n'est pas proche de la cerise ou de la groseille comme ses divers noms vernaculaires pourraient le faire penser. La plante peut être pérenne en climat chaud. Elle fait en général de 45 à 90 cm de haut avec des tiges érigées très branchus ( ici beaucoup plus haute, en adéquation avec le climat torride qui a baigné le bois de la ville) . Plante à calice campanulé et corolle jaune à gorge tachetée. Calice du fruit vert, ovoïde de 2,5-4 cm présentant 5-10 angles. toute la plante est pubescente. Le fruit est une petite baie ronde, de la taille d'une bille (1-1,5 cm de diamètre) de couleur jaune à orange brillant, remplie de petites graines, et protégée par une cage de feuilles, constituée des sépales soudés qui le fait ressembler à un lampion. Ce fruit est très doux, idéale pour tartes et confitures. La récolte des Physalis est manuelle et délicate, il est fragile, le prix de ce fruit est donc élevé, c'est pourquoi il est commercialisé comme garniture. Il se consomme frais, nature, en confiture (excellente, mais il faut ajouter de la pectine car le physalis n'en contient pas), et aussi en fruit sec, en cuisine sucrée ou salée. Les fruits restant à l'intérieur de leur enveloppe se conservent à température ambiante entre 30 et 45 jours. Le Physalis a une activité antioxydante moyenne mais beaucoup moins que le lyciet commun (Lycium barbarum). Le fruit, dont on peut (excellente source de provitamine A, 3000 UI de carotène pour 100 g), en vitamine C, en vitamine E et en phytostérols. Il possède également certains des complexes de vitamine B. et peu de protéines mais un taux exceptionnel de phosphore. Une cage ouverte sur le terrain, pour vous montrez le fruit pas tout à fait mûr du Coqueret. Le Physalis peruviana permettrait ainsi de renforcer le nerf optique et soulager les maux de gorge. Il semble recommandé pour les personnes atteintes de diabète de tous types, favorise le traitement des personnes atteintes de prostate et purifie le sang grâce à ses propriétés diurétiques et est aussi utilisé comme un tranquillisant naturel pour sa teneur en flavonoïdes. Attention ! Les fruits encore verts contiennent assez de solanine pour déclencher une gastro-entérite et une diarrhée s'ils sont ingérés. On doit empêcher les enfants de manger les fruits La plante, originaire des zones andines de Colombie, Pérou, Bolivie dans des altitudes jusqu'à 3200m, a été largement introduite en culture dans d'autres régions tropicales, subtropicales et même des zones tempérées. Elle doit son nom de groseille du Cap au fait qu'elle fut cultivée par les premiers colons du cap de Bonne-Espérance. En Afrique du Sud, le Physalis est cultivé commercialement pour ses fruits et des confitures souvent exportées. Le Physalis est aussi cultivé à petite échelle au Gabon et dans d'autres parties de l'Afrique centrale. Il a récemment été cultivé au Chili, produisant des fruits d'une étonnante saveur et arôme (en comparaison avec les fruits d'origine tropicale), une conséquence directe de la grande différence de température entre le jour et la nuit dans le sud du Chili. Toutefois, au Chili, la production n'est possible que de décembre à mai. Une culture et d'autres renseignements sont consultable en cliquant sur le lien suivant : http://www.eurohydro.com/pdf/articles/fr_hydroponie-et-physalis-peruviana.pdf Le Panic des marais, le Pied-de-coq ou le Panic pied-de-coq (Echinochloa crus-galli) est une espèce de graminée annuelle proche des panics. Autres noms vernaculaires : patte de poule, crête de coq, blé du Dekkan. C'est une mauvaise herbe redoutée dans de nombreuses régions agricoles, qui infeste notamment les rizières italiennes. Elle est considérée comme une plante envahissante en Amérique du Nord. La plante est considérée comme l'un des pires mauvaises herbes de la planète car elle réduit les rendements des cultures en absorbant jusqu'à 80% de l'azote disponible dans le sol et sert d'hôte à plusieurs virus mosaïque. Les niveaux élevés de nitrates qui s'accumulent en elle peuvent empoisonner le bétail. Chaque plante peut produire jusqu'à 40.000 graines par an. Cette plante aux feuilles larges et très allongées, souvent violacées à la base, à tiges robustes, dressées, souvent couchées à la base, peut atteindre 1,5 mètre de haut. (c'est le cas à Brive-les-bois) Echinochloa crus-galli est une plante maintenant très commune dans toutes les régions tropicales et tempérées du monde. Elle se plait particulièrement dans les lieux humides et les terrains sablonneux. La Salicaire à feuilles d'Hysope (Lythrum hyssopifolia) a été rencontrée discrètement , elle est aussi l'une des espèces patrimoniales de Brive semble ici loin du sable humide qui est son terrain de prédilection. Un étonnement que l'on peut partager si vous aller dans votre moteur de recherche favori en tapant son nom latin, vous constaterez alors que google fait une place de choix au Jardin sauvage et permet de retrouver ainsi facilement l'article des années passées où cette plante est citée ( le Cicendion ). La Verveine de Buenos Aires (Verbena bonariensis) autre sud-américaine du bois, est promis aussi chez nous à un bel avenir avec sa bonne capacité de se ressemer. L'horticulture en faisant aussi un gros usage pour agrémenter nos plates-bandes. Le Solidage ou Verge d'or du Canada (Solidago canadensis) s'est installé sur le pourtour du bois en déployant ses longs épis d'or. Plusieurs chénopodes parfois peu cités dans les inventaires botaniques de la région et qui sont souvent des plantes rudérales, ont profité des bonnes conditions azotées de la jeune forêt pour parfaire la flore briviste. Ci-dessous, le Chénopode hybride. Illustrant l'expansion de certaines espèces et photographié lors de cet inventaire, ce papillon sur l'épi du Panic pied-de-coq a été rencontré ce jour là plusieurs fois à Brive, où il semble donc beaucoup apprécier le goût des gens du crû pour les "géraniums". Ce Brun des pélargoniums (Cacyreus marshalli) est un lépidoptère de la famille des Lycaenidae. Il est originaire du Sud de l'Afrique (Afrique du Sud, Mozambique, Zimbabwe), et maintenant introduit au sud de l'Espagne et en France méridionale. Observée à Majorque en 1988, l'espèce envahit rapidement l'île, puis le reste des Baléares, débordant sur l'Espagne continentale. Dès 1991, un brun des pélargoniums est capturé à Bruxelles. En 1996, des colonies sont repérées près de Rome. En 1997, l'espèce, déjà présente en Catalogne, au Portugal et au Maroc et dans le sud de la France1, est observée à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales) ainsi qu'en Grande-Bretagne (Sussex). L'expansion du Brun des pélargoniums, soutenue par le goût des habitants des villes et des villages pour le “géranium” et l'absence de parasites et prédateurs spécifiques, n'a pas été freinée dans les dernières années par sa relative disparition des balcons, du fait des ravages causés par les chenilles de l'espèce qui se nourrissent de toutes les parties aériennes de la plante, notamment des fleurs et des bourgeons floraux. Il semblerait donc que son établissement en France, au moins dans les régions méditerranéennes, soit à présent réalisé. Pour certains, le réchauffement climatique favoriserait cette expansion. Aux Baléares, on compte jusqu'à six générations du Brun des pélargoniums par an. En élevage, le cycle biologique dure en France autour d'un mois. Dans les Bouches-du-Rhône, l'adulte peut être observé dès le mois de janvier. Le Brun des pélargoniums sur le chénopode blanc et devant les rondins de Brive-les-bois. Page actualisée le 15 août 2011 / DG. |