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Les espèces botaniques repérées dans le
Sud-Corrèze, originaires de lointains
pays
et dont quelques unes sont l'objet de préoccupations
diverses,
on parle alors d'espèces exotiques envahissantes (EEE en abrégé).
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La
région de Brive concentre une grande partie de la diversité de
la
flore du Limousin de par ses particularités géographiques,
géomorphologiques,
géologiques, climatiques, accentuées par sa fonction
de
carrefour grâce aux axes reliant
le Nord au
Sud (Paris-Toulouse) et
celui reliant le Nord-Est au Sud-Ouest
(Lyon-Bordeaux).
Quelques
uns des milieux de la région de Brive sont très favorables à la
prospection des nouvelles espèces,
surtout ceux abritant une forte
végétation anthropogène, c'est-à-dire les zones sous l'emprise ou
abandonnées de
l'activité humaine (exemple : friches
industrielles), les
zones perturbées par la consommation de l'homme
(exemple : zones en
proximité des rivières importantes qui transportent
des déchets lors des hautes eaux).
Cette étude a pour objet
de présenter les espèces botaniques originaires de
lointains pays
qui ont été inventoriées dans le sud du département de la
Corrèze et quelquefois à proximité.
Un bilan
régional a été diffusé en
novembre 2014, élaboré par des membres du CBNMC (Conservatoire national
botanique du Massif Central)
dans le cadre d’une commande de la Direction régionale de
l’environnement,
de l’aménagement et du logement Limousin (DREAL).
Ce document établit une liste de 315 espèces pouvant rentrer dans le
cadre d'une étude sur les EEE.
Voici le lien pour consulter et charger ce document essentiel pour
notre région : Bilan
de la problématique
végétale invasive
en Limousin
On
peut copier également le lien suivant :
http://www.cbnmc.fr/docpdf/download.php?pdf=Bilan_problematique_vegetale_invasive_limousin.pdf
Ce
document servira de base pour nos pages qui vont se recentrer souvent
sur une
présentation pour le Sud-Corrèze
qui possède des
particularités évoquées
plus haut, l'un
des intérêts de notre région méridionale est
d'établir une
passerelle floristique
avec des
régions encore plus méridionales où
d'autres nouvelles espèces apparaissent.
Les différents tableaux
proposés par la suite présentent plus de 400 espèces englobant
les 315 du bilan CBNMC,
il a été ajouté un
certain nombre d'espèces dont j'ai pu
constater leur capacité de se propager par différents moyens,
le plus souvent
par semences tombées sur place.
La présentation comprend
plusieurs volets, un premier qui
correspond aux EEE les
plus significatives recensées
par le CBNMC
avec quelques champs
d'indications qui sont explicitées dans la section définitions,
il a été
ajouté des champs complémentaires qui correspondent aux
observations effectuées pour ma part en Sud-Corrèze.
Des
photos tirées de ma photothèque ou du Web libre illustrent chacune des
espèces des EEE.
PLAN
de cette présentation
Cette page donne des renseignements
généraux sur des définitions, des critères de classement et quelques
autres informations diverses en déroulant la page ou grâce à la liste de
liens cliquables suivants :
Différentes pages vont traiter de ces EEE.
Un premier volet correspond, dans une seule page divisée en 4 grandes
sections directement atteignables, aux EEE
les
plus significatives pour la Région Limousin
classées du niveau le
plus haut de préoccupation (classe 5) au niveau
moindre (classe 2)
:
Deux autres volets en
trois pages indépendantes concernant les EEE non avérées par le
document du CBNMC sont développées par la suite :
Exotique
et exotisme
La
définition donnée pour le mot exotique
par l’Encyclopédie Robert est :
« Ce qui n’est pas naturel, ou
n’appartient pas à nos climats, à nos
civilisations de l’Occident ».
Exotique est donc avant
tout une notion spatiale en prenant comme point de vue, pour nous
Européens, l’Occident.
Mais
qui fut le premier à employer ce mot et dans quel sens ? Il semble que
ce soit Rabelais (IV-II) qui en 1548 va le créer et l’employer :
«
…
divers animaux, poissons, oiseaux et autres marchandises exotiques
et pérégrines (étrangères), qui étaient en l’allée du môle et par
les halles du port.
Car c’était le troisième jour des grandes et
solennelles foires du lieu, auxquelles annuellement venaient tous les
plus riches et fameux marchands d’Afrique et d’Asie ».
Ce terme d’exotique est
directement dérivé du mot grec exotikos ou latin exoticus, dont le
radical exo signifie, en-dehors.
Au
XVIIIe siècle, le Dictionnaire de Trévoux indique qu’une « plante
exotique est une plante étrangère, telle que celles qu’on apporte de
l’Amérique, des Indes Orientales et qui ne
croissent pas en Europe. Les
plantes naturelles sont dites indigènes ».
Aujourd'hui, on définit
une
plante exotique envahissante comme une espèce évoluant en dehors de son
aire géographique naturelle, souvent introduite volontairement ou non
par l’homme et qui prolifère au détriment des espèces indigènes. Ce
développement incontrôlable est lié au fait que ces espèces ne sont pas
régulées au sein du milieu d’accueil (absence de consommateurs, de
parasites et de pathogènes...).
Ces plantes vont donc
envahir les
milieux, provoquant ainsi de sérieux dérèglements écologiques et
engendrant parfois des problèmes économiques voir même sanitaires. Ces
espèces ne sont pas à confondre avec celles qui prolifèrent
naturellement dans les jardins. Par exemple, l’ortie, la ronce, le
liseron, sont des espèces indigènes qui, bien qu’adoptant un caractère
envahissant localement, sont naturellement contrôlées par des maladies
ou des prédateurs.
Plus
généralement en élargissant le champ naturel, une espèce
exotique envahissante est une espèce
(animale ou végétale) exotique (allochtone, non indigène) dont
l’introduction par l’homme (volontaire ou fortuite) sur un territoire
menace les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des
conséquences écologiques, économiques et sanitaires négatives. Le
danger de ce type d’espèce est qu’elle accapare une part trop
importante des ressources dont les espèces indigènes ont besoin pour
survivre, ou qu’elle se nourrisse directement des espèces indigènes.
Les espèces exotiques envahissantes sont aujourd’hui considérées comme
l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité. Présente au sein de
la Stratégie nationale pour la biodiversité, la lutte contre les
espèces exotiques envahissantes correspond également un engagement fort
du Grenelle de l’Environnement (voir l’article 23 de la loi Grenelle du
3 août 2009).
Les critères de
classement
C'est
cotation de Lavergne
( la définition est plus loin dans la page) qui a été choisie pour présenter les différents taxons en
tableaux
qui les regroupent selon leur pouvoir de nuisance, de la cote 5 qui est
la plus menaçante à la cote 0 qui correspond aux ajouts faits au
document CNBMC.
Chaque espèce
est présentée selon une ligne de tableau en colonnes comme
suit
indiquant propos des champs des tableaux présentés
Nom
taxon reconnu TAXREF |
Nom
Français |
Famille |
Statut
exogène |
Corrèze
après 1989 |
Mode
introduction |
Propagation |
Milieux |
Dynamique
de propagation |
Diverses
fiches
élaborées par différents grands organismes concernant les espèces les
plus préoccupantes sont atteignables par des liens en dernière colonne
après celle de dynamique de propagation.
Nom
taxon reconnu TAXREF : La référence des noms est
celle de
FLORA GALLICA qui est sorti fin 2014, attention un nombre
important de taxons ont
évolués (10% peut-être ?)Nom Français : le nom le plus usuel, souvent il peut en avoir bien d'autres pour les espèces bien connues de tous.
Famille
: Il peut avoir dans l'appartenance à la famille une différence
avec la nomenclature de Flora Gallica qui a fait glisser soit des
espèces, soit des genres et des familles entières vers d'autres
familles, pour l'instant il a été gardé l'ancienne classification qui
est celle où les repères sont encore les plus forts.
Statut exogène : définition plus loin
Corrèze après 1989 : critère
de rareté d'après le CNBMC en Corrèze après 1989 , définition plus loinLes
champs ajoutés et donnant des indications relatives au Sud-Corrèze :
- Mode introduction : naturalisé, horticole, planté, cultivé,
pas vu, méconnu
- Propagation : graines ou semences, rhyzomes, drageons
- Milieux
: étangs, humides, secs, divers, rudéral, grèves, fossés, friches,
ouverts, interstices, sables, silice, vergers, parcs, jardins,
boutures, marcottage
Dynamique
de propagation en Sud-Corrèze
? |
non estimée |
> |
sur place |
>> |
gagnant d'autres sites |
>>> |
importante |
>>>> |
marquant le paysage |
La
cotation de Lavergne (LAVERGNE 2010) a pour objectif d’évaluer le
niveau actuel d’invasion d’une espèce sur un territoire considéré.
Elle est basée sur un système de notation comprenant six catégories
définies de 0 à 5 comme suit :
[0]
Non documenté : Taxon exotique d’introduction récente sur le
territoire, insuffisamment documenté, dont le comportement est à
étudier.
[1] Taxon non envahissant : Taxon introduit de longue date
(50-100 ans), ne présentant pas de comportement envahissant et non cité
comme envahissant dans les territoires géographiquement proches.
[2]
Taxon envahissant émergent : Taxon pouvant très localement présenter
des populations denses et donc laisser présager un comportement
envahissant futur [2] ou taxon reconnu envahissant dans les territoires
géographiquement proches mais n’ayant pas un caractère envahissant
constaté dans le territoire étudié [2+].
[3] Taxon potentiellement
envahissant : Taxon formant des populations denses uniquement dans les
milieux régulièrement perturbés par les activités humaines (bords de
route, friches, cultures, jardins, remblais…). Ce taxon peut se
retrouver dans les milieux naturels mais il n’y forme pas pour le
moment de populations denses et n’est donc pas une menace directe pour
ces milieux.
[4] Taxon modérément envahissant : Taxon présentant des
peuplements moyennement denses mais rarement dominant ou codominant
dans les milieux naturels ou semi-naturels et ayant un impact faible ou
modéré sur la composition, la structure et le fonctionnement des
écosystèmes.
[5] Taxon fortement envahissant
: Taxon dominant ou
codominant à large répartition avec de nombreuses populations de forte
densité dans les milieux naturels ou semi-naturels et ayant un impact
avéré sur la composition, la structure et le fonctionnement des
écosystèmes.
La
cotation de Weber s'applique
et apparaît à un bon nombre des taxons du tableau des EEE de
classe 2 de la cotation Lavergne.
La
cotation de Weber (WEBER & GUT 2004) a pour objectif d’évaluer
le
risque invasif des espèces en Europe selon un score de 3 à 39 points.
Ce procédé, repose sur une suite de douze questions portant à la fois
sur la biologie et l’écologie de l’espèce à évaluer. A chaque réponse
proposée est affecté un nombre de points, en fonction de son importance
dans le risque invasif potentiel de la plante. À la suite de ce
questionnaire, les points sont totalisés pour donner un score final. Ce
dernier permet d’évaluer le potentiel de risque invasif selon l’échelle
suivante :
-
3 à 20 points : risque invasif faible, il est peu probable que
l’espèce devienne une menace pour les communautés naturelles.
-
21 à 27 points : risque invasif intermédiaire, l’espèce requiert
d’autres observations.
-
28 à 39 points : risque invasif élevé, il est très probable que
l’espèce devienne une menace pour les communautés naturelles si elle
est naturalisée.
Il est important de savoir que lors de son
utilisation, cette évaluation du risque invasif potentiel nous a posé
quelques problèmes. En effet, les questions posées lors du processus
d’évaluation sont parfois ambigües ou soumises à interprétation. C’est
donc la raison pour laquelle nous avons choisi de modifier légèrement
certaines formulations pour une meilleure compréhension.
Le
statut exogène
se rapporte à tous les taxons non indigènes,
c'est-à-dire aux taxons qui ne sont pas originaires du territoire
considéré, qui ont été introduits par l’homme de façon volontaire ou
non et dont l’introduction est postérieure à 1492. Selon leur degré
d’intégration dans le fonds floristique d’une région, on distingue
plusieurs catégories de taxons exogènes [les définitions présentées
ci-après sont inspirées des travaux de JAUZEIN & NAWROT (2011)
et
de ceux de KESSLER (2013)] :
- les taxons cultivés (Q)
: taxons plantés de manière intentionnelle par l’homme et qui
n’arrivent pas à se maintenir dans les lieux d’implantation sans l’aide
de celui-ci.
-
les taxons accidentels (A)
: taxons non indigènes, qui n’ont pas la capacité de se reproduire par
graine ou de manière végétative dans les secteurs d’implantation. Ils
finissent donc par disparaître à plus ou moins long terme, même après plusieurs années
d’implantation ;
- les taxons établis (S)
: taxons non indigènes qui se reproduisent par graine ou par voie
végétative mais qui n’étendent pas leur aire de répartition. Les taxons
restent donc dans le périmètre de leur aire d’introduction ;
- les taxons naturalisés (N et Z)
: taxons non indigènes qui se reproduisent par graine ou par voie
végétative mais qui étendent leur aire de répartition et sont notamment
capables de migrer à distance, ce qui fait apparaître spontanément de
nouveaux points d’implantation. Ils peuvent donc se répandre
naturellement et durablement sans nouvelles introductions par l’Homme
et s’intégrer aux groupements végétaux de milieux naturels ou plus ou
moins fortement influencés par l’Homme.
Selon le degré de fréquence de ces taxons sur un territoire donné, on
distingue les taxons sténonaturalisés (N), c'est-à-dire naturalisés à
petite échelle et les taxons eurynaturalisés (Z),
c'est-à-dire naturalisés à grande échelle. Nous avons choisi de
distinguer ces deux catégories en ce basant sur la fréquence effective
de ces taxons dans la région (calculée en nombre de mailles UTM 5 x 5
km de présence).
Les taxons sténonaturalisés (N) se
situent dans les classes de rareté E (exceptionnel), RR (très rare), R
(rare) et AR (assez rare), soit moins de 57 mailles de présence sur les
766 mailles UTM 5 x 5 km que compte le Limousin. Quant aux taxons
eurynaturalisés (Z), ils sont peu communs (PC), assez communs (AC),
communs (C), très communs (CC) et sont donc présents dans au moins
89 mailles UTM 5 x 5 km.
En complément de ces critères
d’indigénat-exogénat, le critère E ? (Erreur) a parfois été utilisé
pour indiquer qu’une partie des citations concernant un taxon est
erronée. C’est le cas notamment de taxons dont la détermination est
très délicate (par exemple dans le groupe des renouées asiatiques, les
données concernant Reynoutria sachalinensis sont en grande partie à
confirmer en raison des confusions récurrentes avec R. x bohemica).
Enfin,
dans la pratique, à côté d’un statut principal d’indigénat-exogénat
sont parfois mentionnés un ou plusieurs statuts secondaires
d’indigénat-exogénat (notés entre parenthèses). Les statuts
d’indigénat-exogénat sont parfois suivis d’un point d’interrogation,
auquel cas ceci signifie que ces statuts ne sont pas clairement
confirmés.
Cr : critère de
rareté d'après le CNBMC en Corrèze après 1989
Un
Cr compris entre 96,5 et 92,5 signifie que le taxon en question est
absent d'un nombre de mailles (une maille = carré de 5kmX5km) compris
entre 96,5 % et 92,5 % du total des mailles du département de
la
Corrèze ; dans cet exemple le taxon sera coté AR
(assez
rare) en Corrèze
Tableau
des cotations
D? |
non
revu après 1989 |
|
|
Cr |
= |
100 |
E |
exceptionnel |
|
|
Cr |
>= |
99,5 |
RR |
très
rare |
99,5 |
> |
Cr |
>= |
98,5 |
R |
rare |
98,5 |
> |
Cr |
>= |
96,5 |
AR |
assez
rare |
96,5 |
> |
Cr |
>= |
92,5 |
PC |
peu
commun |
92,5 |
> |
Cr |
>= |
84,5 |
AC |
assez
commun |
84,5 |
> |
Cr |
>= |
68,5 |
C |
commun |
68,5 |
> |
Cr |
>= |
36,5 |
CC |
très
commun |
36,5 |
> |
Cr |
|
|
Site
de L’Observatoire Régional des Plantes Exotiques Envahissantes (PEE) du
Limousin, animé par trois organismes départementaux (CPIE des Pays
Creusois, CPIE de la Corrèze, FDGDON de la Haute Vienne)
http://www.plantes-exotiques-envahissantes-limousin.fr/
Voici
par la suite quelques autres documents consultables sur le Web par un
clic sur le lien qui présentent des études sur les EEE.
Etude
par le Ministère du développement durable en une
suite de
documents pédagogiques de sensibilisation
aux plantes invasives européennes
(
http://www.doc-developpement-durable.org/documents-pedagogiques-de-sensibilisation/plantes-invasives-europeennes.pdf
)
Sur
le Wikipedia : liste d'espèces invasives classées parmi les plus
nuisibles au XXIe siècle
(
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27esp%C3%A8ces_invasives_class%C3%A9es_parmi_les_plus_nuisibles_au_XXIe_si%C3%A8cle
)
Les
fiches élaborées par l'entreprise BIO
INTELLIGENCE SERVICE aujourd'hui absorbée par une autre
entreprise :
(
http://www.orenva.org/IMG/pdf/Fiches_especes_Mode_de_compatibilite_.pdf)
Document
sur l'histoire du voyage des plantes et des graines par le Ministère de
la Culture :
(
http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/Voyage_des_plantes.pdf
)
Le guide des espèces
envahissantes aquatiques et de berges de PACA :
( http://www.invmed.fr/node/237 )
Naviguer dans les différentes pages présentant l'étude sur les EEE |