Naviguer dans le projet | Produire un document élaboré par des étudiants en tourisme du lycée Bahuet, pour découvrir le patrimoine naturel de Brive, à partir d'un sentier proposé par l'Office du tourisme de la ville. | Documents associés | |||
Introduction Géologie Les Paysages Les 5 saisons : Hiver Premier Printemps Acmé printanière Eté Automne Première sortie |
Cette idée proposée en titre, provient du constat qu'il
existe de nombreux et agréables sentiers pour découvrir
le Pays de Brive et dont une présentation est fournie par
l'Office de tourisme de la ville sous forme d'un carnet offrant
plusieurs itinéraires balisés et agrémentés
de quelques indications à l'usage des randonneurs .
Si le patrimoine est évoqué parfois sur ces documents, il apparaît cependant qu"au regard du potentiel naturel que réserve le territoire de la commune de Brive, une initiative intéressante serait de produire et de proposer un document permettant au naturaliste d'embrasser la diversité et la richesse de ce patrimoine naturel tant au niveau de la flore parfois unique en Limousin que de la faune associée ( oiseaux, insectes ...), mais aussi l'aider à comprendre les paysages variés s'offrant à son regard grâce à cette morphologie singulière du pays en correspondance avec la géologie favorable des lieux . Voici un espace qui a permis aux hommes, au seuil de l'histoire, de trouver des ressources, des abris et de laisser derrières eux, de nombreux indices qui permettent aux historiens de retracer l'importance de ces lieux dans cette vie transhumante de nos ancêtres. Une autre idée est de proposer un document tenant compte du déroulement des saisons, d'autant bien ressenties ici, que le relief contrasté et la nature des sols du territoire accentue l'impact de celles-ci. Un parcours pourra donc offrir dans l'année plusieurs visages et
le document élaboré aidera le promeneur sur les moments
les plus propices dans l'année, pour entrevoir
la nature dans ses plus beaux attraits.
Le premier circuit proposé par l' Office de tourisme
démarre justement à proximité du Lycée
Bahuet qui accueille les étudiants en tourisme, et fait
découvrir une partie Sud-Est de Brive. Le sentier
s'élève d'abord sur une pente nord jusque la
première ligne de crêtes pour arriver au lieu dit " La
Montade " puis replonge vers la Vallée de Planchetorte en
sautant la ligne SNCF qui dessert Toulouse depuis Brive et qui permet
de jauger le travail de la fin du XIX siècle pour que cette
ligne puisse franchir les nombreux obstacles naturels à l'aide
de tunnels et viaducs
Au fond de la vallée, le circuit suit un petit moment la vallée de Planchetorte, avant de remonter vers le quartier de Chèvrecujols, niché sur une crête calcaire, par une petite route avec des lacets vers le bas. Le sentier passe à proximité des réservoirs situés sur le sommet calcaire et permet un regard sur toute la campagne Sud-Ouest de Brive puis retourne vers la grotte de Saint Antoine par le chemin de croix du Parc.
La grotte de Saint Antoine qui abrite presque exclusivement la
Capillaire de Montpellier, une fougère méridionale qui
trouve là une niche favorable à son développement,
est un
lieu bien connu des brivistes et symbolique du climat de la ville,
teinté par l'influence méridionale.
Voici une question peut être un peu anecdotique pouvant intéresser nos
jeunes étudiants qui j'espère seront curieux de nature....Elle constitue un bon point de départ pour commencer notre recherche et l'on pourra toujours invoquer Saint Antoine ( voir ci-contre ) pour nous aider à retrouver le chemin et redécouvrir le Tétragonolobe maritime, bien répertorié par les travaux d' Ernest Rupin à la fin du dix-neuvième siècle, mais oublié par les botanistes plus modernes. Ce prêcheur légendaire nous aidera-t-il également à comprendre pourquoi nous retrouvons, perdue dans les couches géologiques locales du grès du Trias, une strate calcaire mince et isolée portant son nom ( Le calcaire de St Antoine) et qui augmente ainsi la variabilité de la végétation. La géologie C'est un facteur déterminant pour comprendre les paysages rencontrés et la biodiversité du territoire de Brive pendant cette promenade proposée :
La plus longue partie du parcours se fait, entre le fond des vallées et les zones sommitales, sur les pentes intermédiaires, établies sur les grès dits " blancs et bariolés "du Trias mais avec les variantes suivantes : vers le fond des vallées, des grès lie-de-vin sombre correspondant aux abrupts entourant parfois les vallées que l'on suit après le Viaduc SNCF de Planchetorte jusque la petite route remontant vers Chèvrecujols avec des alvéoles humides à flore caractéristique ( fougères dont l'Osmonde royale, l' Anogramme à feuilles minces , le Cresson doré , l'Oxalis des bois...) au dessus de cette première couche gréseuse, les grès deviennent plus clairs et constituent la majorité des carrières de Brive et selon la dégradation superficielle de ces roches et le type d'exploitation agricole, ces zones avec des terres plus ou moins sableuses sont souvent boisées ou occupées par des landes avec la brande ( Erica scoparia ) et autres Bruyères ( Erica cinerea et Calluna vulgaris) , les ajoncs ( Ulex europaea et Ulex minor) Enfin au sommet, ces couches gréseuses deviennent plus bariolées avec des passes plus argileuses et avec une couverture végétale prairiale souvent faite de prairies. Mais le Trias est quitté à deux endroits et correspondent dans le paysage à une végétation différente, dès la Montade, le Lias apparaît avec des grès plus grossiers et quelques traces calcaires que l'on retrouve dès la première maison de Chèvrecujols , puis très vite le parcours autour de ce quartier se fait sur des alternances de bancs dolomitiques et d'argiles vertes et noires et qui correspondent à des prairies un peu ingrates ( sur ces marnes humides au ressuiement difficile) mais à la flore typique et parfois unique en Limousin ( Tétragonolobus maritimus ) Enfin vers les réservoirs les terrains sont plus secs et correspondent aux couches dolomitiques avec cargneules et enferment une végétation plus franchement calcicole avec de nombreuses Orchidées par exemple dont la jolie Cephalanthera rubra. Les Paysages Profiter du sommet de Chèvrecujols ( côte 266m ) de ce parcours pour embrasser le paysage vers le Sud et l 'Ouest de Brive campagne et essayer d'en découvrir les composantes géologiques : Plein sud sur un plateau marno-calcaire on aperçoit le sommet de Brive ( cote 313 m du Puy Blanc) souligné d'un petit bosquet au sommet , de cet endroit jusque vers le hameau de Champ ( plein Sud Est) la crête que parcourt la route desservant le Puy Blanc depuis le début de Planchetorte vers le Viaduc en passant vers le Peuch où des prairies sur des terrains siliceux abritent une exceptionnelle variété de trèfles, le Varachoux, Marcillac et sa petite Chapelle , Champ. Vers ce hameau , légèrement décalée vers l'est, on peut discerner une colline ronde de quelques hectomètres de diamètre : le Pied du Causse comme l'appelle les initiés du secteur,qui abritent au printemps une belle floraison d'orchidées calcicoles mais aussi l'unique station de cytise couché de Brive et une carrière qui éventre un peu bizarrement son sommet , et qui servit, il n'y a pas si longtemps à construire une maison en contrebas. Puis si le regard continue son chemin vers l' Ouest, on devine la voie ferrée qui trace son sillon vers le sud prés de la vallée qui du nord du village de Noailles rejoint Planchetorte et est empruntée par l'ancienne N20, siège de ralentissements mémorables lors des congés payés avant le contournement par l'A20 de Brive à l'ouest. Puis le coteau du Puy Lenty se profile bien reconnaissable avec une végétation arbustive espacée sur ce flanc Est qui s'offre au regard et au sommet duquel trône une antenne relais. Dans son prolongement qui file plus au sud et à l'est se profile la crête du Puy Laborie rejoignant en définitif le village de Noailles. Ces zones de buttes témoins de l'érosion sont le pendant de Chèvrecujols avec la même structure géologique , mais à sa différence bénéficient d'un classement ZNIEFF ( Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique ) Plus à l'ouest le sommet du Puy Grammont qui domine le nord du lac du Causse emerge au delà de Lissac puis remontant vers le nord les collines de l'Yssandonnais se dessinent avec les sommets tabulaires des buttes témoins, caractéristiques de l'extension vers l'est des terrains calcaires du Périgord. Vers le Nord et l'est de plus larges zones couvertes de forêts de pins s'étendent ( terrains militaires ) puis le relief se redresse doucement coupé par une succession de vallées peu visibles et sur l'horizon enfin se greffe les paysages du plateau Limousin. Les 5 saisons pour découvrir les différents aspects du circuit St Antoine-Chèvrecujols En effet, 5 saisons ne sont de trop pour faire le tour des curiosités de ce parcours 1 - L'hiver Les hivers ne sont plus ce qu'ils étaient ( sauf ce dernier) et dès le mois de février l'air s'agite sous les premiers rayons de soleil et les premières fleurs pointent le nez : Les petites véroniques ( Véronique à feuilles de lierre, Véronique de Perse) bleuissent en quelques jours la terre des jardins et les terres abandonnées; la Saxifrage granulée est à ce sujet une icône de la nature pré-printanière de Brive et va blanchir les prairies humides jusqu’en mai par ses innombrables fleurs qui trouvent là le substrat propice du grès triasique alors qu’elle disparaît complétement dans le Limousin ( sauf au nord de la Creuse) même si on la recherche sur les substrats proches de l’Yssandonnais par exemple. La Barbarée précoce et la Roripe des Pyrénées , deux Cruciféres accompagnent cette Saxifrage sur les terres humides au sortir de l'hiver, avec la lumière de leur beau jaune, elles incitent les premières sorties du promeneur engourdi par le repos hivernal. L’Aurore ( Anthocharis cardamines ) comme son nom semble le présager, est l’un des premiers papillons de l’année et est lié à la Cardamine des près, une plante de fin d'hiver ayant dans ses fleurs quelques ressemblance avec laSaxifrage. Si une bise froide vous glace, la grotte des Morts juste avant la remontée vers Chèvrecujols vous offrira un instant le confort d’un endroit abrité et tempéré par la masse rocheuse et vous fera réfléchir aux conditions extrêmes dans lesquelles nos ancêtres se débattaient, au sortir des périodes glacées qui ont alternés dans ces temps immémoriaux. 2- Le Printemps Même si on peut qualifier la période autour de la mi avril comme premier printemps, elle peut se révéler chaude comme lors de l'année 2007, et en quelques jours , une belle moisson d' Orchidées déploient leur plus beaux atours pour attirer les insectes et les ... promeneurs. Sur les pentes des prairies en zone relativement acide, fleurissent les premières Orchidacées que l'on rencontre par ailleurs dans une bonne partie du Limousin , ce qui n'est pas le cas des hauteurs calcaires de Chèvrecujols où des espèces plus spécifiques démontrent la diversité des biotopes que parcourt le circuit, avec par exemple la jolie Cephalanthère rouge sur la crête près des reservoirs, une espèce qu'on ne retrouve pas sur les autres secteurs calcaires de Brive. Sur quelques grandes ombellifères des double six jouent aux dominos Compagnon rouge Rorippe des Pyrénées Saxifrage granulée Bugle rampant Hélianthème en ombelle Orchis morio Vesce jaune Gremil Tétragonolobe Tréfle souterrain Rhamnus Alyssum Barbarea verna (Mill.) Asch., 1866 Barbarée précoce Barbarea vulgaris R.Br., 1812 Barbarée commune 3 - L'Acmé printanière De mai à la mi juin la nature connaît son acmé et l’on voit encore pour les retardataires dans les endroits les plus frais, les plantes les plus précoces de l'année en fleur. dans les zones siliceuses où la lande à bruyères s'installe quelques espèces uniques en Limousin vous reserve de belles surprises avec l'Hélianthème en ombelles , Simethis flambé et machaon tétragonolobe 4 - L'Eté Peut être la sécheresse a déjà jauni la campagne , pourtant dans les lieux ombragés et frais , sur les terres si humides l’hiver, de nombreuses espèces vous accueillent et les insectes montrent toute leur diversité bancs de grès de Chèvrecujols 5 - L'automne Début d’automne , D’autres espèces prennent le relais et la nature pourvoit son monde en multiples fruits et graines Scille automnale 6 L’hiver est là et la neige recouvre le sol mais la vie continue et offre des aspects inattendus et si cela vous déplait, il est temps de revoir votre année et de classer et nommer vos trouvailles, d’utiliser vos photos et de constituer un savoir collectif dans cette sixième saison, celle des récoltes et des savoirs amassés |
L'association au fil des saisons Saint Antoine Franciscain qui prêcha en Languedoc, en Auvergne, en Afrique et à Padoue. Né à Lisbonne, ce contemporain de saint François d'Assise s'appelait en réalité Fernando. De famille noble aux traditions militaires, il entra tout jeune chez les Chanoines Réguliers de Saint Augustin à Coimbra où il fut ordonné prêtre. En 1220, quand les restes des premiers martyrs franciscains furent ramenés du Maroc au Portugal, il entra chez les Frères Mineurs et prit le prénom d'Antoine. Il désirait lui aussi aller au Maroc afin d'y mourir martyr. Tombé malade pendant le voyage, il dut rentrer en Europe. En 1221, il est à Assise au chapitre de l'Ordre et ses frères découvrent alors ses talents de prédicateur et de théologien. Ayant remplacé un prédicateur empêché, il étonne ses frères qui, désormais, l'envoient prêcher plutôt que de balayer. Avec la permission de saint François, il enseigne à Bologne, Toulouse, Montpellier et Limoges. A Brive-la-Gaillarde, on conserve même le souvenir des grottes où il se retira quelque temps dans la prière solitaire. C'est aussi dans cette ville qu'il retrouva miraculeusement un manuscrit dérobé, y gagnant du même coup sa spécialité posthume pour lui faire retrouver les objets perdus. L'Aurore |
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